Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918

Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
Archives
27 juin 2008

OVILLERS

Vue_Ovillers

Le village d'Ovillers complétement rasé après l'offensive Franco-Anglaise du 1er Juillet 1916.

Publicité
Publicité
15 juin 2008

LA BOISSELLE 1914

La_Boisselle_1914

Une position Allemande dans le village de La Boisselle fin 1914.

L'ennemi tenait une grande partie de ce village. Les maisons étaient fortifiées et tout un réseau de boyaux et tranchées sillonnaient La Boisselle.

22 mai 2008

EXPLOSION DE MINE

Le 10 janvier 1915 vers 21 heures, le lieutenant PICARD, commandant la 1ère compagnie du 19e régiment d'infanterie, viens occuper avec un peloton une tranchée que le 118e RI venait de prendre aux Allemands à La Boisselle. A cheval sur la route de Contalmaison, cette tranchée n'est éloignée que d'une dizaine de mètres des 1eres lignes ennemies.
Durant la nuit, le lieutenant PICARD et ses hommes renforcent la tranchée nouvellement conquise et creusent une nouvelle tranchée sur leur droite de façon à établir la communication avec la 9e compagnie du 118e RI.
Le 11 janvier vers 9 heures 30, la tranchée, qui avait été minée par les Allemands saute.

 

explosion_de_mine

Un entonnoir de 5 à 8 mètres de profondeur et de 25 à 30 mètres de largeur est produit par l'explosion.
54 hommes sont mis hors de combat, seul un sergent et 9 soldats ne sont pas blessés. Afin de parer à toute attaque, ces dix hommes, renforcés par une escouade (1 caporal et 8 soldats ) gardent les abords de l'entonnoir. Ils déblaient l'entonnoir à la recherche de leurs camarades ensevelis.

Cette action vaudra au caporal SALAUN une citation à l'ordre de l'armée dont voici le texte :
" Le 11 janvier, devant La Boisselle, les Allemands ayant fait sauter la tranchée qu'il occupait, s'est précipité avec le plus grand sang-froid dans l'excavation produite pour sauver ses camarades ensevelis sous les décombres."

A 19 heures, le lieutenant PICARD et ses 18 hommes sont relevés par la section du sous lieutenant FRIAUT de la 2e compagnie du 19e RI qui sera elle même relevée plus tard par la section du sous lieutenant BLOCH de la 3e compagnie du 19e RI.

Après une recherche sur le site "Mémoire des Hommes", j'ai pu retrouver 7 victimes de cette explosion de mine du 11 janvier 1915 à La Boisselle.
Les soldats
François ARZEL, Auguste ARZUR, François CATROS, Yves LE TROADEC, Joseph MASSON, Lucien RUVOEN.
Et le caporal Victor MOLE, dont la plaque d'identité a été retrouvée en 1965 par un cultivateur à l'endroit ou se trouvait le cimetière de La Boisselle en 1915.

21 mai 2008

Mort, à la Boisselle, d'un petit cultivateur breton de MERDRIGNAC (22)

Par Guy Troche, Jean Verdel, Gabriel Le Mer et René Richard
Article paru dans le bulletin n° 19 de l'association "Bretagne 14-18"

En 1965, par hasard, parmi les nombreux vestiges de la Grande Guerre que continue de vomir la terre de la Somme, un cultivateur, Mr Vandenbreke, découvre une plaque d'identité dans un terrain vague, bouleversé par la guerre et qui venait d'être nivelé. L'endroit de la découverte se situe exactement à l'endroit de l'ancien cimetière civil de la Boisselle que traversait pendant l'hiver 1914-1915, sinuant entre les tombes, la ligne de front. Il confia récemment cette plaque au Docteur Guy Troché qui fit part de cette trouvaille à notre ami Jean Verdel, historien local des batailles de la Somme. Sur la plaque d'identité se lisaient les indications suivantes: " MOLLE Victor, 1909, 1859, St-Brieuc"...

Muni de ces informations, Jean Verdel contacta René Richard qui mena des recherches aux A.D. des Côtes-d'Armor, à la mairie et dans la commune de Merdrignac. Dans le même temps, Gabriel Le Mer étudia les combats du 19e R.I. de Brest à La Boisselle. Il fut alors possible de retracer la courte existence de ce soldat breton.

Victor, Jean, Marie Molé est né le 14 mars 1889, à 11 heures du matin, au lieu-dit Le Plessis, en Merdrignac (Côtes-du Nord).
Son père, Jean Marie Molé, est né le 17 avril 1861 à la Malhoure (Côtes-du-Nord), près de Lamballe. Sa mère, Marie-Françoise Adam, est née le 17 juillet 1862 à Merdrignac. Ils se sont mariés le 12 mai 1888 à Merdrignac. Tous les deux avaient déjà perdu leurs parents. Jean Marie Molé était alors domestique de ferme à Trémorel, près de Merdrignac. Marie-Françoise Adam était ménagère à Merdrignac et devait aller travailler dans les fermes.
Le couple s'était installé dans une petite ferme au Plessis. C'est là que naquît Victor, leur fils aîné. Le 7 juillet 1890 naît Charles. Il décède à 2 mois le 15 septembre 1890. Le troisième fils, Henri, naît le 10 novembre 1891 mais il décède le 2 octobre 1892. Le couple n'eut pas d'autre enfant.
On peut penser que Victor fréquenta l'école de Merdrignac. Il fut ensuite ouvrier agricole et, avec ses parents, cultivateur. C'était un beau et grand jeune homme de 1m.72.
Incorporé le 1er octobre 1910 au 19e Régiment d'Infanterie de Brest, il le quitte le 1er octobre 1912 et en devient réserviste. Il est rappelé à l'activité le 2 août 1914. Sans doute participa t-il à la campagne du 19e R.I. en Belgique (Maissin), lors de la retraite et pendant la bataille de la Marne. En position avec son régiment dans la Somme, il apprend que son père est décédé le 27 octobre 1914. II devient caporal le 8 janvier 1915. A ce moment son régiment, après s'être reconstitué à Aveluy, est remonté dans le secteur de la Boisselle où l'attaque inutile du 17 décembre 1914 lui avait coûté 1.200 hommes, tués, disparus, blessés ou prisonniers. Nouvelles actions et escarmouches se succèdent en ce début d'année 1915. Victor Molé est porté tué le 10 janvier 1915 (en fait le 11). La transcription de son jugement de décès se fera en mairie de Merdrignac le 14 mars 1918 avec la mention "Mort pour la France". Il apparaît, à la lecture de cet acte, que l'officier d'état-civil du 19e R.I. a constaté la réalité de la mort de Victor Molé. Son corps n'avait donc pas alors disparu et il fut sans doute sommairement inhumé sur place. Qu'en advint-il ensuite dans ce secteur constamment disputé par les Allemands et les Français, puis par les Allemands et les troupes du Commonwealth ?  Nous n'en saurons rien. Seule, cette plaque d'identité (qui sera remise à la mairie de Merdrignac) a permis de tirer Victor Molé de l'oubli. Son nom figure sur le monument aux morts de Merdrignac.
Sa mère, Marie-Françoise, mourut à Merdrignac, rue d'Abas, le 5 février 1931, à l'âge de 69 ans. Elle était restée seule, ayant perdu ses trois fils et son mari.

Mol__Victor

Je remercie l'association "Bretagne 14-18" pour son autorisation de publier cet article paru dans leur bulletin n° 19.

19 avril 2008

TRAVAUX

Le 1er janvier 1915, après une visite des tranchées dans le secteur de La Boisselle, le général Eydoux commandant le 11e C.A. donne des ordres pour organiser le secteur:

- Occupation du chemin creux en avant du cimetière et du chemin de La Boisselle à Aveluy.
- Amélioration et réparation des tranchées existantes qui sont en très mauvais état du fait des pluies et des tirs ennemi.
- Création de parapets avec des sacs de terre.
- Organiser des abris résistant à des projectiles de 77 et de plus gros calibres.
- Donner une sépulture aux soldats tués près des lignes, notamment en avant du cimetière.
- Ramasser les armes,  munitions, havresacs, etc..., laissés lors des différentes attaques.

Quelques compagnies du 19e régiment d'infanterie sont envoyées, en renfort au 118e R.I, dans le secteur de La Boisselle effectuer ces travaux dans de très pénibles conditions. Sous les bombardements, de jour comme de nuit, les hommes creusent, réparent, consolident les tranchées tout en surveillant les tranchées adverses et repoussant les différentes attaques de l'ennemi.

Publicité
Publicité
3 avril 2008

LE 19e D'INFANTERIE A L'HONNEUR

le_lannionais
Article paru dans le journal "Le Lannionnais" du 7 février 1915

23 mars 2008

APRES L'ATTAQUE DU 17 DECEMBRE 1914

Le 18 Décembre, le 19e régiment d'infanterie est envoyé en réserve de la 22ème division à Senlis et Henencourt.
Le 24 Décembre 1914, le cimetière et une partie du village de La Boisselle sont pris.
Le 9 Janvier 1915, le 19ème régiment d'infanterie reçoit sa première citation à l'ordre de l'armée, datée du 3 Janvier 1915.

Le général commandant la 2ème Armée cite à l'ordre de l'armée

Le 19e Régiment d'Infanterie

"Chargé, le 17 décembre, de l'attaque sur Ovillers, s'est porté en avant sur un terrain absolument découvert avec un entrain remarquable. En prise à des feux de face, d'écharpe et d'enfilade, a progressé quand même. S'est emparé à la baïonnette d'un blockhaus fortement organisé et des tranchées ennemies en avant du village. S'est maintenu toute la journée sous un feu violent d'infanterie et d'artillerie.
   S'était déjà fait remarquer à Maissin le 22 août, à Chaumont-Saint-Quentin le 27 août, à Lenharrée les 7 et 8 septembre, à Thiepval et à la cote 141 les 6 et 7 octobre 1914."

  Signé : Général De Castelnau

Complété par des renforts, le 19e R.I. s'entraîne et forme ses nouvelles recrues.
Mi-janvier 1915, il retourne sur la ligne de front ou il occupe le secteur sud de La Boisselle.

1 mars 2008

Jean Marie JOLIVET

Né le 11 Mai 1878 à Plouescat dans le finistère, Jean Marie JOLIVET fut affecté au 19ème régiment d'infanterie pendant la grande guerre.
Un de ses petits enfants m'a fait parvenir cette photo de Jean Marie JOLIVET (à droite) en compagnie d'un de ses camarades. Ce cliché fut certainement pris dans la Somme début 1915.

JM_Jolivet_1915

Affecté à la 7ème compagnie du 2ème bataillon du 19e RI, Jean Marie JOLIVET fut tué à l'ennemi le 3 Avril 1916 à Verdun dans le secteur du ravin de la Dame.

Tous mes remerciement à G. JOLIVET et à sa famille pour cette photo.

20 février 2008

17 DECEMBRE 1914 - L'ATTAQUE D'OVILLERS LA BOISSELLE

Le général JOFFRE, dans son instruction générale n°8 du 8 Décembre 1914, prescrivait deux opérations principales, l'une en Champagne, l'autre en Artois ainsi que des actions secondaires. Ces actions secondaires avaient pour but de "Fixer l'adversaire, de détourner son attention et de préparer les actions ultérieures."
L'une de ces offensives secondaires devait avoir lieu sur le front de la 2ème armée dont le 19e régiment d'infanterie faisait partie depuis fin septembre. La directive étant " La 2ème armée attaquera en direction de Combles."
Dans le cadre des préparatifs de cette offensive, le général DE CASTELNAU commandant la 2ème armée déclara : " Il sera indispensable de fixer, par une attaque sérieuse sur Pozières, les effectifs et l'artillerie ennemie de la région de Pozières, Ovillers, La Boisselle afin d'empêcher toute attaque sur le flanc gauche lors de notre action sur Montauban. Le village de La Boisselle étant très fortement organisé et trop bien flanqué pour pouvoir être attaqué directement. L'objectif de cette attaque sera Ovillers et la crête nord, avec comme objectif ultérieur Pozières. Elle partira du bois d'Authuile."

Carte_Ovillers
Merci à A. Dubois pour la carte

Cette attaque sera menée par la 44ème brigade (19e et 118e RI) de la 22ème division du 11ème corps d'armée.
Le 19ème régiment d'infanterie, renforcé par un groupe de volontaires du 116e RI et un du 337e RI, eut pour mission l'attaque sur Ovillers. Le 118ème RI devant mener l'attaque sur La Boisselle.
L'opération fut fixée pour le 17 Décembre 1914 a 6 H du matin, sans préparation d'artillerie pour obtenir le bénéfice de la surprise. Le 19e RI menant son attaque sur Ovillers à la fois par le saillant sud-est et par le nord, le 118e RI devant attaquer La Boisselle par le sud-ouest.

Ovillers_a_gauche_La_Boiselle_au_milieu

Malheureusement, les allemands eurent vent du projet d'attaque. Leurs tranchées de 1ère et 2ème lignes sont pleines de défenseurs qui attendent nos troupes de pied ferme. C'est sous un déluge de mitraille que le 19e régiment d'infanterie doit avancer. L'artillerie ennemie bombarde constamment les positions du 19e RI. De plus, la destruction des réseaux de fil de fer en avant des lignes ennemies n'a pu être complètement achevée. Les hommes se heurtent à ces obstacles infranchissables. Malgré tout, vers 7H, ils réussirent a s'emparer d'un blockhaus situé en avant d'Ovillers.
Mais le 19e régiment d'infanterie est pris sous le feu ennemi, impossible d'avancer, impossible de se replier. En fin de matinée le blockhaus est repris. La bataille est perdue.
Plus de la moitié des hommes qui tentèrent de se replier en plein jour furent tués. Les quelques hommes qui purent se maintenir jusqu'à la nuit, profitèrent de l'obscurité pour rejoindre les lignes Françaises.
Le 19e régiment d'infanterie est décimé. Il perdra, ce 17 Décembre 1914, 19 officiers et 1138 sous-officiers et soldats tués, blessés, disparus, prisonniers.

8 janvier 2008

HISTORIQUE DU 19ème REGIMENT D'INFANTERIE

L'historique du 19ème régiment d'infanterie est un petit livre paru après guerre racontant très succintement l'histoire du régiment pendant la Grande Guerre 1914-1918. En voici la transcription.
Pour connaitre plus en détail l'histoire de ce régiment, n'hésitez pas à consulter les différents chapitres présents dans la colonne de gauche.

Historique Couverture

 

Le 19e régiment d'infanterie est un des plus vieux et des plus solides régiments français.

D'abord « Régiment de Flandre » puis « Régiment de Saulx » dont on disait : « Gardez- vous du feu, de l'eau et du Régiment de Saulx »

Il devint « l'Invincible 19e demi-brigade » et le « 19e régiment d'infanterie de ligne ». Les noms de Jemmapes, de Wagram, d'Héliopolis et de Sébastopol, inscrits sur son drapeau, rappellent ses étapes les plus glorieuses.

1914

A la mobilisation, le 19e tenait garnison à Brest. Recruté dans les trois départements bretons du Finistère, du Morbihan et des Côtes-du-Nord qui fournirent à la France de si nombreux et de si vaillants défenseurs, le 19e de la Grande Guerre quitte sa garnison le 8 août et débarque de ses trains fleuris dans la région de Challerange. Les jours suivants le rapprochent de la frontière et de Sedan. Il entre en Belgique, aux Hayons, le 22 août au matin il débouche sur le plateau de Paliseul et se porte, à découvert, à l'attaque de l'ennemi retranché dans le village de Maissin. Le choc est des plus rudes, les Allemands, abrités dans les tranchées et couverts de nombreuses clôtures en fil de fer, essaient d'arrêter par des feux meurtriers la marche du régiment. Mais ils ne peuvent avoir raison du magnifique élan, de la ténacité, de la volonté de vaincre du 19e qui enlève a la baïonnette le village de Maissin et s'y maintient toute la nuit malgré de violents retours offensifs.

Lorsque le 11e corps d'armée débordé sur ses ailes se replie au sud de la Meuse, le 19e est à l'arrière- garde et défend les abords de Sedan ; il prend une part brillante, le 27 août, à la bataille de Chaumont-Saint-Quentin et bouscule jusqu'à la Meuse un ennemi très supérieur en nombre.

Après avoir reçu d'importants renforts, le régiment participe à la bataille de la Marne et livre à Lenharrée, les 6, 7 et 8 septembre, de furieux combats, puis poursuit les Allemands en retraite par Châlons et Suippes jusqu'à la ferme des Vacques.

La 22e D.I., transportée dans la Somme, livre, les 6 et 7 octobre, les combats de Thiepval ; le front se stabilise et l'on pousse activement, de part et d'autre, l'organisation défensive.

« Chargé le 17 décembre de l’attaque sur Ovillers, le 19e s'est porté en avant sur un terrain absolument découvert avec un entrain remarquable. »

Sa conduite admirable pendant cette terrible journée et depuis le commencement de la campagne est rappelée dans la citation du 3 janvier 1915 de la IIe armée.

Le 19e maintiendra désormais intacte sa réputation de régiment d'élite ; les Allemands eux- mêmes, qui sont les meilleurs juges en la matière, citeront à plusieurs reprises, au cours de la guerre, ce célèbre régiment breton dont ils conservent de cuisants souvenirs.

1915

Cette réputation de bravoure vaudra au 19e et à son frère breton le 118e des postes de choix, « La Boisselle », pour commencer, où il monte la garde en perpétuelle alerte à quelques mètres du Boche jusqu'en juillet 1915 et apprend à fond la guerre de mine et de tranchée.

L'attaque de Champagne (25 septembre 1915) lui fournit l'occasion de prouver qu'il n'a rien perdu de son ancien mordant et lui vaut d'être cité, avec les autres régiments de la division, à l'ordre du G.A.C. Les Mamelles, la Brosse à Dents, Tahure, évoquent de glorieux souvenirs. A la division revient le redoutable honneur de conserver pendant l'hiver 1915-1916 un terrain chèrement conquis.

1916

Après s'être reconstituée au camp de Mailly, la 22e division est transportée à Verdun. Du 28 mars au 24 avril, le 19e participe à la bataille de Verdun dans le secteur nordouest, subit sans faiblir les bombardements les plus meurtriers et résiste à plusieurs attaques dont celle du 16 avril particulièrement violente.

Reconstitué à nouveau (avril-mai), le régiment soutient pendant près de quatre mois une guerre de mine des plus actives et des plus pénibles dans le secteur de Berry-au- Bac-cote 108.

Il passe au repos les mois de septembre et d'octobre dans les régions de Coulonges-Château-Thierry-Saint-Dizier, remonte à Verdun admirablement entraîné et porte nos lignes le4 novembre jusqu'au village de Vaux.

1917

La 22e division quitte Verdun le 22 janvier et reste à l'instruction jusqu'au 20 mars dans la région de Meaux.

Le 19e se porte sur Soissons le 27 mars et poursuit les Allemands par Crouy sur Laffaux qu'il attaque « en formation de manœuvre » le 8 avril. Relevé aussitôt après cette attaque, il occupe le secteur d'Hurtebise (28 avril-14 mai) et livre des assauts furieux et répétés pour porter nos lignes sur les bords de l'Ailette. La Grotte des Saxons est prise et reperdue, les formidables défenses du Chemin des Dames résistent à toutes les attaques.

Après un mois de repos dans la région de Montdidier (14 mai-20 juin), le 19e occupe le secteur de Fayet (est de Saint-Quentin) où le 3e bataillon se distingue le 11 août et mérite une citation à l'ordre de la IIIe armée.

Dans le courant du mois de septembre, la 22e division vient occuper le secteur de La Malmaison et participe aux travaux de préparation de l'attaque du Chemin des Dames. Pendant vingt jours les hommes sont soumis aux tirs violents de contre-préparation, multiplient les coups de main et recueillent de précieux renseignements sur l'ennemi.

1918

L'hiver se passe dans les secteurs relativement calmes de Pinon, des bois Mortier et de Quincy.

La 22e division, au repos depuis le 19 mars dans la région de Lagny, est alertée dans la nuit du 22 au 23, enlevée en camions et débarquée, après vingt-quatre heures de route, au sud de Nesle. Il s'agit d'arrêter à tout prix l'avance victorieuse des Allemands. Le 19e est immédiatement jeté dans la bataille, prend la place des Anglais et engage une lutte opiniâtre avec les Allemands, « combattant sans trêve ni repos, de jour et de nuit ». Il les attaque le 25 et leur enlève Nesle et le château d'Herly, les arrête le 26 à Roye, le 27 à Dancourt-Popincourt, à la ferme de Forestil où il résiste jusqu'à la dernière cartouche. Relevé dans la nuit, il reste en soutien jusqu'au 4 avril. La conduite héroïque des régiments d'infanterie de la 22e D.I. en cette circonstance leur vaut une citation au 2e corps de cavalerie, transformée, pour le 19e, en citation à l'ordre de l'armée, le 29 mars 1919, par le maréchal commandant en chef les armées du Nord et du Nord-Est.

Le régiment fait mouvement par voie de terre et vient occuper, le 20 avril, le secteur du Chemin des Dames compris entre l'éperon de Courtecon et celui de Vaumaires ; le secteur est calme et rien jusqu'au 25 mai ne fait prévoir une attaque allemande de ce côté. Cependant, le 27 mai, à 3h30, après une préparation d'artillerie de trois heures d'une violence jusqu'alors inconnue, l'infanterie allemande attaque et submerge littéralement les régiments de la division. L'ennemi lui-même a rendu hommage à l'héroïsme des troupes de la 22e division et en particulier au « vaillant régiment breton bien connu n° 19 » dont les éléments résistaient encore sur l'Ailette lorsque l'Aisne était déjà aux mains des Allemands.

Le régiment, reconstitué dans la région de Mareilly, est dirigé sur l'Alsace où il occupe pendant trois mois (juin- août) le secteur de l'Hartmannswillerkopf.

Après trois semaines de préparation et d'entraînement autour de Vitry- le-François, le 19e se porte sur Souain en Champagne. Le 26 septembre, au point du jour, après une préparation d'artillerie courte mais très violente, la 22e division entamera une série d'actions offensives particulièrement brillantes qui se terminent le 11 novembre sur la Meuse.

Pendant les deux premières périodes de rudes combats, du 26 au 29 septembre et du 4 au 7 octobre, le 19e enlève « avec un entrain remarquable », sur une profondeur de 14 kilomètres, l'ensemble des organisations établies et renforcées pendant quatre années par les Allemands et s'empare de la crête de Navarin, des villages de Somme-Py, de Saint-Pierre et de Saint-Clément- à-Arnes. A la suite de ces opérations, il est cité à l'ordre de la IVe armée.

Le 12 octobre, après avoir franchi la Retourne, le régiment borde l' Aisne au nord du mont Laurent.

Le 1er novembre, il traverse les inondations de l'Aisne à hauteur de Terron et occupejusqu'au 4 le point d'appui de Voncq et le canal des Ardennes à Semuy. Le 6 novembre, il franchit le canal à Semuy, s'empare de Suzanne et de Tourteron. Le 8 novembre, le 19e poursuit et bouscule les arrière-gardes ennemies, s'empare des villages de Balaives, d'Etrépigny, d'Elaires et de Flize ; le 10, il force le passage de la Meuse sous un feu des plus violents, établit une tête de pont au nord de la rivière et termine la guerre, comme il l'a commencée, par un magnifique et glorieux combat qui mérite au 3e bataillon une citation à l'ordre de la IVe armée.

 

Au cours de la guerre, le 19e régiment d'infanterie a été successivement commandé par :

Le colonel CHAPES, août 1914- février 1915.

Le colonel ALBERT, février 1915- février 1916.

Le lieutenant-colonel DE CHAUNAC DE LANZAC, février 1916-décembre 1916.

Le lieutenant-colonel DESTHIEUX, décembre 1916-avril 1917

Le colonel TAYLOR, avril 1917-mai 1918.

Le lieutenant-colonel VASSAL, mai 1918-mars 1919.

 

Composé presque exclusivement d'éléments bretons au début de la campagne, le régiment reçut après la bataille de Verdun (avril 1916) des renforts provenant de toutes les régions de la France ; il garda cependant toujours au moins un tiers de soldats bretons et dut à cette circonstance de conserver précieusement ses belles traditions et ses qualités bretonnes derudesse, d'ardeur au combat, de dévouement, de charmante simplicité dans l'accomplissementdes plus pénibles devoirs et de toujours mériter l'absolue confiance de ses chefs.

 

Source: Historique du 19e régiment d'infanterie pendant la guerre 1914-1918, imprimerie Berger- Levrault

Publicité
Publicité
<< < 10 20 21 22 23 > >>
Visiteurs
Depuis la création 242 700
Publicité
Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
Publicité