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Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
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8 janvier 2008

HISTORIQUE DU 19ème REGIMENT D'INFANTERIE

L'historique du 19ème régiment d'infanterie est un petit livre paru après guerre racontant très succintement l'histoire du régiment pendant la Grande Guerre 1914-1918. En voici la transcription.
Pour connaitre plus en détail l'histoire de ce régiment, n'hésitez pas à consulter les différents chapitres présents dans la colonne de gauche.

Historique Couverture

 

Le 19e régiment d'infanterie est un des plus vieux et des plus solides régiments français.

D'abord « Régiment de Flandre » puis « Régiment de Saulx » dont on disait : « Gardez- vous du feu, de l'eau et du Régiment de Saulx »

Il devint « l'Invincible 19e demi-brigade » et le « 19e régiment d'infanterie de ligne ». Les noms de Jemmapes, de Wagram, d'Héliopolis et de Sébastopol, inscrits sur son drapeau, rappellent ses étapes les plus glorieuses.

1914

A la mobilisation, le 19e tenait garnison à Brest. Recruté dans les trois départements bretons du Finistère, du Morbihan et des Côtes-du-Nord qui fournirent à la France de si nombreux et de si vaillants défenseurs, le 19e de la Grande Guerre quitte sa garnison le 8 août et débarque de ses trains fleuris dans la région de Challerange. Les jours suivants le rapprochent de la frontière et de Sedan. Il entre en Belgique, aux Hayons, le 22 août au matin il débouche sur le plateau de Paliseul et se porte, à découvert, à l'attaque de l'ennemi retranché dans le village de Maissin. Le choc est des plus rudes, les Allemands, abrités dans les tranchées et couverts de nombreuses clôtures en fil de fer, essaient d'arrêter par des feux meurtriers la marche du régiment. Mais ils ne peuvent avoir raison du magnifique élan, de la ténacité, de la volonté de vaincre du 19e qui enlève a la baïonnette le village de Maissin et s'y maintient toute la nuit malgré de violents retours offensifs.

Lorsque le 11e corps d'armée débordé sur ses ailes se replie au sud de la Meuse, le 19e est à l'arrière- garde et défend les abords de Sedan ; il prend une part brillante, le 27 août, à la bataille de Chaumont-Saint-Quentin et bouscule jusqu'à la Meuse un ennemi très supérieur en nombre.

Après avoir reçu d'importants renforts, le régiment participe à la bataille de la Marne et livre à Lenharrée, les 6, 7 et 8 septembre, de furieux combats, puis poursuit les Allemands en retraite par Châlons et Suippes jusqu'à la ferme des Vacques.

La 22e D.I., transportée dans la Somme, livre, les 6 et 7 octobre, les combats de Thiepval ; le front se stabilise et l'on pousse activement, de part et d'autre, l'organisation défensive.

« Chargé le 17 décembre de l’attaque sur Ovillers, le 19e s'est porté en avant sur un terrain absolument découvert avec un entrain remarquable. »

Sa conduite admirable pendant cette terrible journée et depuis le commencement de la campagne est rappelée dans la citation du 3 janvier 1915 de la IIe armée.

Le 19e maintiendra désormais intacte sa réputation de régiment d'élite ; les Allemands eux- mêmes, qui sont les meilleurs juges en la matière, citeront à plusieurs reprises, au cours de la guerre, ce célèbre régiment breton dont ils conservent de cuisants souvenirs.

1915

Cette réputation de bravoure vaudra au 19e et à son frère breton le 118e des postes de choix, « La Boisselle », pour commencer, où il monte la garde en perpétuelle alerte à quelques mètres du Boche jusqu'en juillet 1915 et apprend à fond la guerre de mine et de tranchée.

L'attaque de Champagne (25 septembre 1915) lui fournit l'occasion de prouver qu'il n'a rien perdu de son ancien mordant et lui vaut d'être cité, avec les autres régiments de la division, à l'ordre du G.A.C. Les Mamelles, la Brosse à Dents, Tahure, évoquent de glorieux souvenirs. A la division revient le redoutable honneur de conserver pendant l'hiver 1915-1916 un terrain chèrement conquis.

1916

Après s'être reconstituée au camp de Mailly, la 22e division est transportée à Verdun. Du 28 mars au 24 avril, le 19e participe à la bataille de Verdun dans le secteur nordouest, subit sans faiblir les bombardements les plus meurtriers et résiste à plusieurs attaques dont celle du 16 avril particulièrement violente.

Reconstitué à nouveau (avril-mai), le régiment soutient pendant près de quatre mois une guerre de mine des plus actives et des plus pénibles dans le secteur de Berry-au- Bac-cote 108.

Il passe au repos les mois de septembre et d'octobre dans les régions de Coulonges-Château-Thierry-Saint-Dizier, remonte à Verdun admirablement entraîné et porte nos lignes le4 novembre jusqu'au village de Vaux.

1917

La 22e division quitte Verdun le 22 janvier et reste à l'instruction jusqu'au 20 mars dans la région de Meaux.

Le 19e se porte sur Soissons le 27 mars et poursuit les Allemands par Crouy sur Laffaux qu'il attaque « en formation de manœuvre » le 8 avril. Relevé aussitôt après cette attaque, il occupe le secteur d'Hurtebise (28 avril-14 mai) et livre des assauts furieux et répétés pour porter nos lignes sur les bords de l'Ailette. La Grotte des Saxons est prise et reperdue, les formidables défenses du Chemin des Dames résistent à toutes les attaques.

Après un mois de repos dans la région de Montdidier (14 mai-20 juin), le 19e occupe le secteur de Fayet (est de Saint-Quentin) où le 3e bataillon se distingue le 11 août et mérite une citation à l'ordre de la IIIe armée.

Dans le courant du mois de septembre, la 22e division vient occuper le secteur de La Malmaison et participe aux travaux de préparation de l'attaque du Chemin des Dames. Pendant vingt jours les hommes sont soumis aux tirs violents de contre-préparation, multiplient les coups de main et recueillent de précieux renseignements sur l'ennemi.

1918

L'hiver se passe dans les secteurs relativement calmes de Pinon, des bois Mortier et de Quincy.

La 22e division, au repos depuis le 19 mars dans la région de Lagny, est alertée dans la nuit du 22 au 23, enlevée en camions et débarquée, après vingt-quatre heures de route, au sud de Nesle. Il s'agit d'arrêter à tout prix l'avance victorieuse des Allemands. Le 19e est immédiatement jeté dans la bataille, prend la place des Anglais et engage une lutte opiniâtre avec les Allemands, « combattant sans trêve ni repos, de jour et de nuit ». Il les attaque le 25 et leur enlève Nesle et le château d'Herly, les arrête le 26 à Roye, le 27 à Dancourt-Popincourt, à la ferme de Forestil où il résiste jusqu'à la dernière cartouche. Relevé dans la nuit, il reste en soutien jusqu'au 4 avril. La conduite héroïque des régiments d'infanterie de la 22e D.I. en cette circonstance leur vaut une citation au 2e corps de cavalerie, transformée, pour le 19e, en citation à l'ordre de l'armée, le 29 mars 1919, par le maréchal commandant en chef les armées du Nord et du Nord-Est.

Le régiment fait mouvement par voie de terre et vient occuper, le 20 avril, le secteur du Chemin des Dames compris entre l'éperon de Courtecon et celui de Vaumaires ; le secteur est calme et rien jusqu'au 25 mai ne fait prévoir une attaque allemande de ce côté. Cependant, le 27 mai, à 3h30, après une préparation d'artillerie de trois heures d'une violence jusqu'alors inconnue, l'infanterie allemande attaque et submerge littéralement les régiments de la division. L'ennemi lui-même a rendu hommage à l'héroïsme des troupes de la 22e division et en particulier au « vaillant régiment breton bien connu n° 19 » dont les éléments résistaient encore sur l'Ailette lorsque l'Aisne était déjà aux mains des Allemands.

Le régiment, reconstitué dans la région de Mareilly, est dirigé sur l'Alsace où il occupe pendant trois mois (juin- août) le secteur de l'Hartmannswillerkopf.

Après trois semaines de préparation et d'entraînement autour de Vitry- le-François, le 19e se porte sur Souain en Champagne. Le 26 septembre, au point du jour, après une préparation d'artillerie courte mais très violente, la 22e division entamera une série d'actions offensives particulièrement brillantes qui se terminent le 11 novembre sur la Meuse.

Pendant les deux premières périodes de rudes combats, du 26 au 29 septembre et du 4 au 7 octobre, le 19e enlève « avec un entrain remarquable », sur une profondeur de 14 kilomètres, l'ensemble des organisations établies et renforcées pendant quatre années par les Allemands et s'empare de la crête de Navarin, des villages de Somme-Py, de Saint-Pierre et de Saint-Clément- à-Arnes. A la suite de ces opérations, il est cité à l'ordre de la IVe armée.

Le 12 octobre, après avoir franchi la Retourne, le régiment borde l' Aisne au nord du mont Laurent.

Le 1er novembre, il traverse les inondations de l'Aisne à hauteur de Terron et occupejusqu'au 4 le point d'appui de Voncq et le canal des Ardennes à Semuy. Le 6 novembre, il franchit le canal à Semuy, s'empare de Suzanne et de Tourteron. Le 8 novembre, le 19e poursuit et bouscule les arrière-gardes ennemies, s'empare des villages de Balaives, d'Etrépigny, d'Elaires et de Flize ; le 10, il force le passage de la Meuse sous un feu des plus violents, établit une tête de pont au nord de la rivière et termine la guerre, comme il l'a commencée, par un magnifique et glorieux combat qui mérite au 3e bataillon une citation à l'ordre de la IVe armée.

 

Au cours de la guerre, le 19e régiment d'infanterie a été successivement commandé par :

Le colonel CHAPES, août 1914- février 1915.

Le colonel ALBERT, février 1915- février 1916.

Le lieutenant-colonel DE CHAUNAC DE LANZAC, février 1916-décembre 1916.

Le lieutenant-colonel DESTHIEUX, décembre 1916-avril 1917

Le colonel TAYLOR, avril 1917-mai 1918.

Le lieutenant-colonel VASSAL, mai 1918-mars 1919.

 

Composé presque exclusivement d'éléments bretons au début de la campagne, le régiment reçut après la bataille de Verdun (avril 1916) des renforts provenant de toutes les régions de la France ; il garda cependant toujours au moins un tiers de soldats bretons et dut à cette circonstance de conserver précieusement ses belles traditions et ses qualités bretonnes derudesse, d'ardeur au combat, de dévouement, de charmante simplicité dans l'accomplissementdes plus pénibles devoirs et de toujours mériter l'absolue confiance de ses chefs.

 

Source: Historique du 19e régiment d'infanterie pendant la guerre 1914-1918, imprimerie Berger- Levrault

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Commentaires
B
Bonjour, sur la fiche militaire de mon grand-père François Marie BRIAND je vois que son corps d'affectation est le 19e RI et qu'il était en 1e partie de liste en 1918 (bien que né en 1899). Il est décédé en 1923 et l'histoire familiale a toujours indiqué qu'il était mort des suites de blessures dues à la guerre. Existe t'il une liste des personnes qui ont réellement participé aux combats en 1918 (il avait 19 ans) ? J'ai peu d'indications et je comprends mal qu'il ait été réformé en 1920 alors qu'il était bon pour le service en 1918. Pouvez-vous m'éclairer ?
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L
Bonjour, désolé je n'ai pas de photo mais une citation commune avec deux autres soldats du 19e RI :<br /> <br /> Les soldats Louis Le Polotec, Esprit Le Dars et Yves Tilly :<br /> <br /> Ont travaillé pendant douze heures, sans une minute de repos, sur un terrain relativement découvert et sous un jet violent de bombes et de grenades, au sauvetage de camarades ensevelis. Ont montré ainsi un grand mépris du danger et un esprit de bravoure et de camaraderie au-dessus de tout éloge.
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L
Bonjour, quelqu'un aurait-il des informations sur Esprit LE DARS du 19e RI décédé en septembre 1915 à la Croix en Champagne, originaire de Concarneau ? Figure-t-il sur une photo ? Merci d'avance
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A
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Dommage que le JMO du 19 RI ne soit pas en ligne sur Mémoire des Hommes. Mais existent-t-ils ces journaux???<br /> <br /> Réponse souhaitée sur mon adresse mail.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci par avance.<br /> <br /> Alain
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M
le 13 juin 1918 le 19ème Rgt d'infanterie se trouvait à Marcilly sur seine où le Marechal JOFFRE vint procéder à une remise de décorations.Mais du fait de son retard, ce fut le général R qui procéda à cette remise. Sait-on qui était le général R ?
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