Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
Archives
19e regiment d'infanterie
17 avril 2016

VERDUN 17 AVRIL 1916

BDIC_VAL_207_021
Verdun - Le ravin de la Dame et le ravin de la Couleuvre - BDIC VAL 207/021

Dès le matin, le bombardement habituel reprend et s’amplifie d’heure en heure. L’extrême violence de ce dernier détruit tout. Les tranchées et positions françaises sont nivelées et beaucoup de soldats du 19e régiment d’infanterie sont victimes de cet ouragan de fer et de feu, tués, blessés, enterrés vivants, disparus…

A 11 heures 30, les Allemands passent à l’offensive. Abasourdis, les survivants tentent de repousser l’ennemi. Dans le secteur du 1er bataillon, il parvient à s’infiltrer dans le bois Albain, le ravin de la Couleuvre, le bois Nawé et, contournant les positions françaises, il surprend nos soldats par derrière et fait de nombreux prisonniers.

De leur côté, les 2e et 3e bataillons résistent farouchement aux assauts et ne cèdent le terrain que pas à pas. La 8e compagnie est submergée et les soldats allemands s’engouffrent dans cette brèche mais une contre-attaque de la 10e compagnie parvient à refouler ces hommes jusque la tranchée Picard.

AFGG - Verdun avril 1916 Extrait

En fin de journée, les Allemands n’ont progressés que d’environ 500 mètres. L’héroïque résistance du 19e régiment d’infanterie l’ayant empêché d’aller plus loin. Mais à quel prix, 110 hommes sont tués au combat pour cette seule journée du 17 avril 1916.

Décimé, le 19e régiment d’infanterie est relevé de l’enfer de Verdun le 20 avril 1916.

Publicité
Publicité
15 avril 2016

SOUS LES MARMITES

Jaisson Robert 1Dernière lettre écrite par Robert JAISSON, de la 1ere compagnie du 19e RI, qui sera tué deux jours plus tard, le 17 avril 1916 à Verdun.

Sous les marmites le samedi 15 avril veille des Rameaux

Cher Papa,

            J’étais de garde la nuit dans le Boyau devant le gourbi des officiers de la Cie, hier soir quand on est venu m’apporter ta lettre. Il pleuvait de la grêle mais faisait un magnifique clair de lune. J’étais gelé et trempé. Ta lettre m’a réchauffé le cœur. A la lueur de la lune et des fusées que les Boches lancent toute la nuit j’ai déchiffré le plus gros. J’ai été me coucher à minuit et je l’ai relue ce matin. Oh oui vous avez bien raison de prier pour moi.
La vie est encore plus difficile ici depuis qu’il pleut. Si tu voyais la boue qu’il y a dans le boyau. Une boue liquide aussi claire que de l’eau.
Ah tu avais bien raison de plaindre les soldats des tranchées quand il pleuvait. La capote est toujours trempée pleine de boue fraîche et qui ne sèche pas. Les pieds trempent dans l’eau. Ce n’est pas ça qui nous réchauffe pour peu que  la température se soit refroidie comme en ce moment. Les marmites suffiraient bien à nous embêter tu peux croire. Il en tombe un peu moins mais juste en plein sur le Boyau. Nous sommes 80 de la compagnie aux tranchées. Tous les soirs il en part trois ou quatre comme blessés. Dans mon escouade nous restons 3. Je crois que nous allons changer de secteur cette nuit pour aller à 2 km sur la droite. Entre Douaumont et Vaux comme dit le communiqué. Nous sommes mal ici mais à côté de là-bas il paraît que nous sommes au paradis. Là-bas il ne tomberait que des 300 ou des 420. Ça fait de beaux petits trous tu peux le croire. J’en ai vu 5 à 6 mètres de diamètre et 3 à 4 de profondeur. On y mettrait sans se gêner tout un attelage chevaux et voiture. Il faut voir quand ça tombe. L’eau de pluie se met dans tous ces trous de marmite. Quand on est éreinté de courir (ça monte rien que des côtes à pic) sous les marmites et qu’on n’en peut plus on descend dans un de ces trous et on va boire de l’eau au fond. C’est la guerre on n’est pas fier. Heureux encore quand on peut trouver de l’eau car il n’y en a pas toujours. Il y a des moments où les jambes ne veulent plus avancer et plient sous vous. On ne se figurerait pas ce qu’on fatigue. On ne se repose pas dans les tranchées, Dame non.
Enfin il est question que nous serons peut-être relevés pour le 20. Il serait temps car on est épuisé de toute façon.
En cas d’accident j’ai dit à mon camarade de vous prévenir. C’est le 3e à qui je donne mon adresse, les 2 autres ont été blessés et c’est moi qui ai écrit chez eux.
Tante Thérèse m’a envoyé des œufs durs, des bonbons et de l’alcool de menthe. Elle est bien bonne pour moi je n’aurais jamais cru qu’elle eut si bon cœur.
Je t’ai dit que si j’échappais à cette guerre j’ai fait un vœu à la Ste Vierge. Je ne resterai pas dans cette vie. Mais nous en reparlerons plus sérieusement si j’en échappe et si nous nous retrouvons.
Je serais content d’avoir votre photographie si vous pouviez vous faire photographier tous tous ensemble. Je veux que tu sois dessus.     
 Au revoir donc cher Papa chère Maman. Priez tous bien pour moi.

            Je vous embrasse

                                   Robert
Ecrivez-moi tous les jours. Si vous saviez comme ça fait du bien de recevoir une lettre.
Il y a un an la veille des Rameaux c’est moi qui ai cloué les guirlandes dans l’église de PLanty. Vous m’enverrez un peu de buis dans les lettres ça me portera bonheur. J’ai encore du laurier de l’année dernière. Il doit y avoir des feuilles et des fleurs. Ici la terre est noire de poudre.

Découvrez l'histoire de Robert JAISSON => ICI

19 mars 2016

EN ROUTE POUR VERDUN

Les 24 et 25 février 1916, le 19e régiment d'infanterie est relevé du front de Tahure en Champagne. Rassemblé à Croix en Champagne, il se rend à Saint Jean sur Moivre, Omey et Pogny le 26 puis à Breuvery sur Coole et Saint Quentin sur Coole ou il reste jusqu'au 9 mars. Ce même jour, après 30 kilomètres parcourrus à pieds, il s'installe à Poix, Moivre et le Fresne.
Le 23 mars, la 22e division d'infanterie (62e, 116e, 19e et 118e RI), détachée temporairement du 11e Corps d'Armée, est mise à la disposition de la IIe Armée. Le 19e régiment d'infanterie se rend alors à Somme-Yevres. Le 25, il est acheminé en camion à Villote de Louppy et Louppy le Château.
Le 27 mars, la 22e division d'infanterie est mise à la disposition du général Guillaumat pour remplacer à Verdun la 42e division d'infanterie. Pour ce faire, le 19e R.I est envoyé, dans un premier temps, à Vaubécourt et Evres puis emmené en camion à Baleycourt d'ou il gagne Verdun à pieds et s'installe dans la caserne Miribel dans la soirée du 30. Aussitôt, quelques officiers partent reconnaitre le futur secteur que le régiment doit tenir.

Bois Nawé

Des le lendemain soir, les 1er et 3e bataillons du 19e régiment d'infanterie partent pour relever le 94e régiment d'infanterie tandis que le 2e bataillon reste en réserve à Verdun. Cette relève particulièrement pénible a lieu sous l'incessant bombardement ennemi. Lors de la traversée du bois de Nawé, les troupes s'égarent dans les boyaux à peine creusés. Tant bien que mal, elles arrivent sur zone et découvrent leur nouvelle position qui est très proches des premières lignes ennemies. Constituée d'ébauches de tranchées non reliées entre elles, les hommes s'y abritent comme ils peuvent. Beaucoup d'entre eux sont obligés de se terrer dans des trous d'obus.
*****************************************************************************

Jaisson Robert 1Dans une lettre écrite à ses parents Robert JAISSON, soldat à la 1ere compagnie du 19e RI, décrit l'enfer de ce nouveau secteur :

Sous les obus le

Dimanche 2 avril 1916

Mes chers Parents,

Priez, priez beaucoup pour celui qui est en train de recevoir le baptême du feu. Oh oui priez bien pour moi. Si vous saviez combien de fois j’ai manqué de mourir depuis à peine 36 heures que nous sommes là.
Priez nous sommes à V…… à la gauche du fort de D… occupé par les Boches. Il n’y a pas de tranchées quelques trous seulement par ci par là. Et puis les rafales de 75 français qui arrivent sur nous (oui c’est les 75 que les Boches ont pris dans le fort qui nous massacrent nous autres français). Les grosses marmites ça n’arrête pas une minute de taper au dessus et autour de nous. Il faut avoir du courage pour écrire dans un pareil moment.
Priez beaucoup ma lettre n’arrivera peut-être pas ou si elle part ce sera peut-être la dernière que vous aurez de moi. Ca n’arrête pas encore plus fort la nuit que le jour. Les soldats qui sont là depuis le début de la guerre disent qu’ils n’ont jamais vu un pareil enfer
Oh oui prie beaucoup mon cher Papa, tiens je pleure il y a une larme sur ma lettre, prie beaucoup chère Maman, Denise, Maurice, Victorine, Léonie.
Il n’y a que 20 jours à passer ici mais jamais plus je ne vous reverrai.
Hier soir un de mes camarades, mon meilleur ami a été blessé à côté de moi. Je n’ai rien eu et lui il a eu la jambe broyée. Combien de morts et de blessés déjà et il n’y a qu’un jour.
Ma Cie est en réserve dans un bois à 200 m des Boches. Ca bombarde jour et nuit. Du bois tous les arbres sont fauchés. Ce matin les Boches ont attaqué sans résultat. Ils se vengent en bombardant encore plus furieusement. C’est horrible.
Priez bien la Ste Vierge pour moi. D’un moment à l’autre je m’attends à être broyé ou déchiqueté. J’ai fait à Dieu le sacrifice de ma vie en lui promettant, si j’en échappais, d’être meilleur chrétien et plus fidèle.
La nuit on travaille à découvert sur la plaine pour creuser des tranchées.
Je n’en ai plus pour bien longtemps.
Adieu Papa nous nous reverrons là-bas, je vais aller rejoindre maman Emma
Adieu Maman Marie, Adieu Maurice. Au revoir Denise ma petite sœur. Victorine et Léonie adieu.
Priez tous, priez beaucoup

            A Dieu

Je vous embrasse une dernière fois

 Robert

Lettre prémonitoire... Robert JAISSON disparait dans l'enfer de Verdun le 17 avril 1916. Découvrez son histoire => ICI

22 février 2016

TEMOIGNAGE DE JEAN COTE

Vaux - Fort

« C’était à Verdun, dans le secteur du fort de Vaux. Il fallait que je monte au fort tous les soirs. Le sergent-major me dit : « Il y a là deux caporaux qui reviennent de permission, tu vas les ramener en ligne. » Je les emmène donc avec moi. Ah ! Malheureux ! En arrivant en face des batteries de l’Hôpital, juste en face du fort de Vaux, on a pris un bombardement terrible. Alors on n’y voyait que du feu. Il y a des fois où on dit qu’on ne voit que 36 chandelles, là, je ne voyais que du feu ! Les gars marchaient un de chaque côté de moi et moi au milieu. Je me suis jeté à terre. Quand je me suis relevé, qu’est-ce que je vois ? Un porte-monnaie par terre et une jambe un peu plus loin, c’est tout ce que j’ai vu. J’étais à peu près loin comme d’ici l’embranchement qui va d’ici au Désert. J’arrive au fort. Il y avait là Thébaut qui était un gars de Plémy. Je cherche un coin pour m’asseoir. Je les entendais bien causer mais je ne pouvais pas répondre. Ils se demandaient ce que j’avais. Les voilà tous autour de moi. Il paraît qu’au bout de 20 minutes, je suis revenu à moi. Alors je leur ai dit : « Voilà un porte-monnaie. » « Mais les gars qui étaient avec toi ? » « Mon vieux, il ne restait qu’une jambe d’eux, ils ont été complètement déchiquetés. » Sûr que ça m’avait commotionné… »
© Enregistrement oral, 1980, Fonds René Richard.
**************************************************************************************
Jean Cote, classe 1911, de Plémet (Côtes d'Armor), incorporé au 19ème R.I. de Brest est agent de liaison. Il y fait toute sa guerre sans jamais être blessé. Il a été enregistré, en 1980, par René Richard que je remercie de son autorisation de publication.

20 janvier 2016

LETTRE D'UN BLESSE RESCAPE DE LA BATAILLE DE LENHARREE

Foix, le 20 septembre 1914
Chère maman,

Je vous écris de la main gauche. J'ai reçu votre lettre ce matin. En passant à Toulouse, j'avais trouvé un Bordelais qui retournait chez lui. C'est lui qui a bien voulu porter un mot à Sainte Margueritte. Je commence a remuer les doigts de la main droite mais j'en ai pour six mois avant que mon bras puisse me rendre quelque service. L'autre jour, je suis tombé juste dessus, ce qui m'a valu l'épithète d'imbécile par le major !! Heureusement que mon plâtre est solide, sans quoi j'aurais fait de la salade !

Le major m'a dit l'autre jour que je pourrais aller chez moi avec mon plâtre, quand je voudrais. Il n'y a plus de pansement à me faire. Les deux plaies d'entrée et de sortie de la balle vont se cicatriser toutes seules. Il faudra juste un médecin pour m'enlever le bras du plâtre.

Je suis bien sûr que la campagne est finie pour moi. Ils m'ont bien amoché, les cochons. J'ai eu beaucoup de casque entre les mains et, quand j'ai été blessé, je n'ai pas pu en trouver. La seule chose qui me reste, c'est un couteau que j'ai pris à un prisonnier allemand à Maissin.

J'étais bien heureux de ne plus entendre le grand orchestre et de trouver un bon lit ! Ca vaut mieux que les tranchées pour ronfler ! Et qu'est-ce que je me mets dans l'estomac ! Ca change des rutabagas et du pain pourri.

Il a eu de la veine Louis. Un fantassin aurait été zigouillé d'ou avantage d'avoir un cheval qui fait le sacrifice de sa peau. Avez-vous des nouvelles de Paul et Louis Aurégan ? On peut faire la comparaison dans les hôpitaux et dans les trains de blessés. La cavalerie et l'artillerie n'ont que des pertes insignifiantes auprès de l'infanterie. Ce sont les pauvres pousse-cailloux qui se font casser la figure.

J'ai vu des endroits ou l'herbe et l'avoine étaient rouges sur de grands espaces. Une ligne de tirailleurs avait été à l'abattoir... Ce n'est pas gai de voir tomber des jeunes gens en pleine vitesse, qui sont ensanglantés et qui pleurent ou crient "Maman !". Les pauvres bougnoules criaient " Oh ! Ma Doué !" C'est la nuit que leurs cris et leurs râles étaient horribles. La plaine de Wagram dans l'Aiglon n'est rien auprès de ce que nous avons entendu à Maissin la nuit entière. J'avais des cauchemars les premières nuits que j'ai passé à l'hôpital car ma blessure me donnait un peu de fièvre. Tout ça me trottait dans la caboche. Il y a des scènes dont je me rappellerai toute ma vie.

Donnez-moi l'adresse de Louis et celle d'Auguste. J'ai appris sa blessure l'autre jour par un soldat de sa compagnie. Il ne pouvait plus parler et il a été amoché deux heures après moi au même village de Lenharrée, près de La Fère Champenoise. Il en est tombé du 19eme ce jour-là. Nous étions les derniers débris du régiment. Je connais des familles brestoises ou il y aura du deuil.

Dites-moi si vous êtes à Brest ou à Guillers et, dans une quinzaine de jours, je me mettrais en route pour Brest. Je vous enverrais une dépêche pour vous dire l'heure de l'arrivée du train. Je mettrais deux jours et deux nuits. Notre train de blessés avait mis quatre jours et quatre nuits pour arriver à Foix et des fourgons à bestiaux avec un peu de paille. Ceux qui étaient bien atteints avaient bien souffert.

Je vous envoie une copie de mon diagnostic au registre des blessés. Gardez-le, il pourra servir.

Embrassez Gabrielle et ses deux petits lapins (futurs pioupious), Marie Thérèse et, pour vous, mes meilleurs baisers.
Répondez moi vite, on s'embète sans nouvelles.
Bonne poignée de main à Fernand. En haut de sa pyramide, il doit se barber.
Gardez moi la carte que le major vous a envoyé.

***********************************************

Je remercie l'association " Bretagne 14-18 " de m'avoir autorisé à publier cette lettre parue dans leur bulletin trimestriel n° 74.

Publicité
Publicité
16 décembre 2015

EMOUVANTE CARTE POSTALE

Emouvante carte postale, évoquant les nombreuses victimes de l'attaque d'Ovillers le 17 décembre 1914, envoyée par un soldat du 19e régiment d'infanterie à sa fiancée.

Recto

Le 15 janvier 1915

Ma chère petite Marie

Je viens de recevoir ta carte. Je suis heureux de savoir que tu es toujours en bonne santé et moi je suis de même, Dieu merci. Alors, tu as su que le 19e a été complétement détruit. Je t’assure qu’on avait fait du propre. Nous sommes partis à 4 heures du matin avec 2500 hommes pour faire une attaque et à 6 heures et demie nous étions que 1200 hommes et alors tu n’as qu’à voir combien qui ont laissé leur peau. Je t’assure qu’on aura beaucoup de mal à retourner.

Ton ami qui t’aime et qui pense toujours à toi.

 

Verso

6 novembre 2015

ALAIN MARIE CAM

Alain Marie Cam est né le 28 juillet 1887 à La Roche Maurice (Finistère). A 19 ans, il est domestique dans une famille noble de Tréguier (Côtes d'Armor). Après son service militaire effectué au 118e régiment d'infanterie de Quimper entre 1909 et 1911, il rentre à Trèguier où il habite rue Ernest Renan puis place des Halles. Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé au 19e régiment d'infanterie de Brest qu'il rejoint le 12 mars 1915. Après la Champagne, il combat une première fois à Verdun en avril 1916. L'été 1916 se passe dans le secteur de Berry au Bac puis, retour dans la fournaise de Verdun.

Le 18 novembre 1916, Alain Marie Cam écrit à une correspondante dont l'identité n'est pas connue.

Cam CP1

Cam CP2

 

 

Samedi 18 novembre 1916

Chère madame,

Quelques mots pour vous dire que je suis toujours en bonne santé car nous sommes remontés aux tranchées depuis 2 jours et le temps n'est pas bien beau. Cette nuit il a neigé et dans la journée nous avons la pluie. Mais cela n'est rien s'il n'y avait pas la grosse mitraille qui tombe à chaque instant mais j'espère qu'on se retirera de cette vilaine passe.

Bien le bonjour à votre mère ainsi qu'aux habitués.
Embrassez bien les enfants pour moi.
Bien affectueusement à vous
Votre tout dévoué
   Alain CAM

 

 

 

Ce même jour, Alain Marie Cam est victime de la grosse mitraille qu'il évoque dans sa correspondance. Il est tué par un éclat d'obus dans le secteur du bois Fumin.

18 octobre 2015

SENTINELLE AU FORT DE VAUX

Fort de Vaux - Gazette des uniformes HS n°3Voici une photo d'un soldat du 19e régiment d'infanterie parue dans le hors série numéro 3 de la Gazette des Uniformes et la légende qui l'accompagne : " Sentinelle en faction au pied de l'escalier intérieur du fort de Vaux en novembre 1916".

15 juin 2015

TEMOIGNAGES DE BLESSES

On sait que le 19e de ligne est des régiments qui ont le plus donné. Il est composé en grande partie de Bretons qui maintiennent vaillamment la vieille réputation de notre race.
De nombreux blessés de ce régiment ont été mis en traitement à l’hôpital de Port-Louis (Morlaix) qui fonctionne sous la direction de MM. Les docteurs Kergrohen, Belamy et Bruhat. Un infirmier, M. Ollier, officier des équipages de la flotte est de Saint Pol de Léon.
Un morlaisien, blessé à la bataille de Sedan, Louis Hamon, nous écrit que les malades reçoivent à l’hôpital les soins les plus empressés. La lettre de notre correspondant est pleine d’un entrain de bon aloi. Nous en extrayons les passages suivants :
Plusieurs morlaisiens étaient à la bataille de Sedan, parmi lesquels j’ai vu Gustave Rolland, Poilleu, Guiomar, Guibot.
L’artillerie lourde allemande a une portée de 10 à 12 kilomètres ; mais notre artillerie, surtout le canon 75, sait la faire taire.
Le 26 aout, j’étais placé avec ma section dans une tranchée à 100 mètres en avant de la lisière d’un bois occupé par le 28e d’artillerie. 600 obus, nous a raconté le colonel, furent tirés sur le 28e. Les arbres du bois étaient décimés. En revanche, ce nombre énorme de projectiles réussit juste à blesser un cheval.

Notre glorieux 75


Un autre correspondant nous écrit :
Dans Sedan, les rues étaient jonchées de cadavres. Les allemands quittant la ville s’étaient sauvés vers la Meuse. Les ponts n’existant plus, les fuyards se jetèrent à l’eau. Il y en eut bientôt tant que les derniers passaient le fleuve à pied sec, en marchant sur leurs camarades.
Les allemands ont inventé un procédé spécial pour arrêter l’élan de nos troupes. Ils disposent devant leurs camps des ronces artificielles, qu’ils agrémentent d’hameçons, si bien que quand on veut franchir ces barrages, l’hameçon vous happe au passage, au détriment de votre pantalon ou de votre capote qui ne s’en porte pas mieux.
Notre correspondant termine en exprimant le désir de retourner au plus vite sur la ligne de combat.
Nous leur souhaitons de continuer à montrer le même courage et leur adressons ainsi qu’à leurs camarades nos meilleures félicitations et nos meilleurs vœux.

Source : Journal "L’Eclaireur du Finistère" paru le 12 septembre 1914

14 avril 2015

LE LIVRE D'OR DU 19e REGIMENT D'INFANTERIE - 3

Livre d'or du 19e RI

Outre les citations reçues à titre individuel des deux articles publiés précédemment, des citations à l'ordre de la 22e Division d'Infanterie ont été aussi données pour une action collective.

Le 2e bataillon du 19e régiment d’infanterie commandé par le chef de bataillon FOHANNO :
« Sous la conduite énergique de son chef, s’est porté résolument en avant, franchissant les tranchées d’un élan irrésistible, faisant prisonniers 10 officiers et 207 hommes de troupes. »

La 8e compagnie du 19e régiment d’infanterie :
« Le …, devant …, après s’être emparée de la première ligne ennemie, s’est élancée à l’attaque d’une batterie d’artillerie, dont elle a mis toutes les pièces hors d’usage. »

La 4e compagnie du 19e régiment d’infanterie :
« Le …, à l’attaque de la …, s’est élancée à l’assaut de la position ennemie avec un ensemble, une bravoure, une volonté qui ont fait l’admiration de tous. A obtenu un succès complet. »

La 4e section de la 13e compagnie du 19e régiment d'infanterie :
« Commandé par le sergent THEBAUT, cette unité, chargée d’accompagner une troupe d’assaut à …, et d’occuper les positions conquises, est arrivée sur la position ennemie en même temps que la vague qu’elle était chargée de soutenir. S’est immédiatement mise en batterie, malgré un violent tir d’artillerie et d’infanterie. »

Croix de Guerre B

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Visiteurs
Depuis la création 242 709
Publicité
Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
Publicité