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Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918

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Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
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20 janvier 2015

JACQUES MEYER - Avec le 329e RI sur la butte de Tahure

Jacques Meyer, lieutenant au 329e régiment d'infanterie, a écrit deux livres sur ses souvenirs de sa participation à la grande guerre. " La biffe " paru en 1928 et " La guerre, mon vieux " paru en 1932. Il est aussi l'auteur avec André Ducasse et Gabriel Perreux du livre " Vie et mort des français 1914-1918".Dans l'un de ces ouvrages, il fait une saissisante description du secteur de Tahure en septembre 1915 tel que l'on vu les soldats du 19e régiment d'infanterie. En effet, son régiment faisait partie de la 53e DI qui suivait la 22e DI.

En voici un extrait :

Les boyaux devant Perlhes-les-Hurlus.

Ils sont de moins en moins hauts, de moins en moins larges, de moins en moins propres, de moins en moins secs.
Des détours et des coudes brusques. Des routes franchissent le boyau par des ponts en planches renforcées de terre, des pistes le rejoignent en pente douce. Quelques éclatements, çà et là, ont éboulé les parapets taillés à arêtes vives dans la marne. Un cheval crevé est tombé en travers du boyau, et l'obstrue. Plus loin, il se fait souterrain pour quelques mètres, et les flaques qui n'ont pu sécher le transforment en véritable lac.
De vieux équipements, des armes hors d'usage parsèment le sol; des ordures aussi, sans nombre. Un isolé entre deux gendarmes. Le premier mort, à peine entrevu, pâle figure de cire, allonge sur le parapet des membres raidis. Une ouverture béante et noire, avec des marches qui conduisent on ne sait où, et tout près, un tas de pansements, jaunes et rouges de sang et de pus, exhale une odeur infecte : un poste de secours. En se haussant par-dessus le parapet, on a des échappées sur un paysage désolé, des lignes blanches sur fond grisâtre qui sont d'autres boyaux, des arbres édentés avec des branchages sans feuilles.
Soudain, le boyau se termine, c'est la sortie au grand jour, c'est Perthes-les-Hurlus une grande route blanche et boueuse, comme elles sont toutes par ici; ses talus, où se dressent encore quelques rares pans de mur, sont des tranchées abandonnées ; d'immenses cratères, à intervalles irréguliers, la bordent, la rongent et la coupent en tronçons inégaux : les entonnoirs.
Et tout cela c'est l'ancienne première ligne boche conquise le 25 septembre, il y a deux jours de cela, il y a un siècle plutôt, car déjà se dessèchent les morts épars et abandonnés, et la vie a repris en dehors et au-dessus d'eux: des corvées de ravitaillement, en file indienne, s'affairent sur la route dangereuse, ou se groupent près d'immenses tonneaux d'eau potable en vrac sur le talus, et les éclatements des fusants boches ponctuent le tout, indistinctement, de leurs panaches clairs ou bruns.
Les réserves dans les carrières de la route de Souain à Tahure.
Des bouquets d'arbres, en bordure de ce qui fut une route départementale, les tronçons d'une voie de Decauville, et, dans deux cirques naturels au pied d'une pente blanchâtre et continue, une agitation insolite. Ce sont les fameuses carrières où les postes de commandement des brigades et les postes de secours de nos régiments voisinent avec des éléments du Corps d'Armée de gauche, des Bretons des 19e et 116e régiments d'infanterie.
La pente elle-même est creusée sur toute son étendue, ruche aux alvéoles insolites, d'une infinité de niches occupées par les hommes des compagnies de réserve. Des groupes de cavaliers, avec leurs chevaux, de ceux-là qu'on amassés par divisions entières pour le cas d'une percée, jettent la note étincelante et imprévue des aciers et des cuivres dans ce paysage tout de grisaille. Et sans arrêt, au poste de secours, tapi comme dans le bas d'une falaise, continuent à affluer un à un, particules douloureuses et meurtries se détachant du champ de bataille, invisible là-haut sur la butte, les blessés pitoyables et sanglants : un, entr'autres, que je ne puis chasser de mon souvenir, pâle à défaillir, et soutenant de son bras intact une main mutilée, qui n'est plus qu'une masse horrible et méconnaissable de chair et de sang...

Sur la butte de Tahure (28 septembre).

D'abord, un passage facile, tant que nous gravissons la pente, et que se rapprochent fumée et tonnerre.
Et puis la pente s'adoucit, un dernier talus, celui de la route de Somme-Py, où, hier, un obus a éclaté qui a tué cinq officiers de l'état-major du régiment : le colonel, son capitaine-adjoint, un commandant, le porte-drapeau, le capitaine mitrailleur, et mis le drapeau en miettes.
Comme le nageur, avant de plonger, il faut, au moment d'aborder le redoutable inconnu, faire une longue aspiration d'énergie. A quinze cents ou deux mille mètres, une ligne sombre de bois ferme l'horizon. Jusque là-bas, la plaine, barrée et comme mouchetée, tachetée de panaches de toutes les couleurs, formant à la fois sur le sol et dans le ciel des alignements presque impeccables, des quinconces presque réguliers...
Quelque part est la ligne - s'il est possible qu'il y ait là même une apparence de ligne, que nous devons renforcer. Et déjà, courbant le dos, baissant la tête, nous filons en une course éperdue, tombant dans un trou d'obus, trébuchant sur un cadavre bleu, assourdis, secoués par le vacarme des explosions à droite, à gauche, en avant, en arrière, couverts de terre et de suie, et gardant pourtant une conscience anormalement grossie et distincte de détails infimes et presque grotesques, le fil téléphonique traînant à terre, une courroie de mon sac qui s'est rompue et que je dois retenir de la main, et arrivant finalement, intact au sortir de cet enfer, « à la ligne », c'est à dire à quelques trous vaguement alignés; par endroits, deux ou trois de ces trous réunis forment une sorte de fosse avec, au fond, des formes bleues recroquevillées, immobiles, des sacs, quelques boîtes de singe... Je voudrais me rendre compte de l'étendue de la ligne, mais des jurons énergiques, jaillissant du fond des trous, m'obligent à plonger dans l'un d'eux qu'occupent seulement deux poilus.
Ils m'expliquent qu'il est absolument impossible de circuler ici en plein jour, même de trou à trou, sans se faire saluer par les mitrailleuses du bois de droite, et même sans faire arroser le secteur de quelques percutants. J'essaie donc, pour faire ma liaison avec nos prédécesseurs, de faire passer un bout de papier jusqu'à leur chef. Du trou voisin, un poilu, interpellé à mi-voix, sort un bras prudent, et mon papier me revient au bout d'une demi-heure, avec un accusé de réception du sergent-major qui commande la 22e, les quatre officiers et l'adjudant ayant été tués ou blessés la veille au soir, avec deux bons tiers des « bonhommes », à l'attaque de la tranchée de la Vistule.
Journée lente, lourde, terrible de monotonie et d'appréhensions. Le soleil de midi tape ferme et accentue encore la torpeur.
Des moments de sommeil, j'ignore de quelle durée. Mes deux compagnons et moi nous mangeons, à même la boîte, prise sur un mort, un peu de singe desséché. De temps en temps, je glisse un coup d'oeil au dessus du parapet, et ne vois toujours devant moi que la masse vert sombre des bois que tiennent les Boches et les lignes inclinées du terrain qui descendent vers le ravin où se cache le village de Tahure.
C'est bien çà la guerre : du silence coupé de sonorités brutales ; pas trace de vie : les seules fermes visibles à l'horizon sont des fermes inertes. Dans l'après-midi, un mot du sergent-major « Est-il vrai qu'on attaque à 4 heures ? »
Qui expliquera jamais l'origine d'un tuyau « éclos en plein isolement, alors que pas un agent de liaison ne peut parvenir jusqu'ici », et qui s'est propagé tout le long de la ligne, malgré la distance qui sépare chaque trou du voisin. Je réponds que j'ignore tout et n'ai d'ailleurs reçu aucun ordre.
Et je n'en entends plus parler. Plus tard, un avion a bourdonné sur nos têtes. Un trait brillant qui part de l'avion, une fumée qui le suit, sans doute un signal pour l'artillerie. Et, en effet, quelques minutes après, le bombardement commence, manifestement dirigé contre nous : les premiers obus éclatent en avant ou en arrière, ou bien trop à gauche ou à droite, mais déjà ils n'ont plus ce vrombissement particulier des gros obus en cours de route qui passent très haut sur les têtes avec un halètement rauque de locomotive ; non, c'est le sifflement du projectile à bout de course, dont la trajectoire descend, rapide, vers le sol; et puis, tout de suite après, c'est le fracas déchirant de l'explosion, et la fumée suffocante et lourde qui rampe longtemps sur le sol.
Et le tir se fait plus précis, les éclatements plus proches; ça y est, nous sommes en plein dans la fourchette. Pendant une heure nous avons été « sonnés », bien vite étourdis, engourdis par ce bruit et ces odeurs de poudre et de soufre : et, comme mes deux « bonhommes » étendus, l'un à plat ventre avec son sac sur la tête, et l'autre enseveli dans sa toile de tente pour ne plus rien voir et entendre le moins possible, j'étais moins qu'un être humain, plutôt un pauvre animal qui se cache, pour être oublié par le destin mauvais, mais meurtri brutalement en pleine chair, en pleines entrailles par chaque éclatement proche, dont le sol transmet les ondes en autant de vibrations douloureuses...
Nous sommes relevés dans la nuit du 30 par le 51e régiment d'infanterie, et nous redescendons pour quelques jours, afin de nous reformer plus que nous reposer, au bois des Caissons, en bordure de la Voie Romaine, derrière Perthes.

Source : l'excellent site du Chtimiste => http://chtimiste.com/batailles1418/divers/journalmarche329.htm ou vous pouvez lire la suite.

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15 décembre 2014

CENTENAIRE DES COMBATS D'OVILLERS LA BOISSELLE

Le 17 décembre 1914, le 19e régiment d'infanterie partait à l'assaut du village d'Ovillers. Combat ou le régiment a 302 soldats  tués et plus de 800 blessés ou fait prisonniers.

Dans le cadre du centenaire de cette offensive, une commémoration a eu lieu à Ovillers La Boisselle le samedi 13 décembre 2014. Cent ans après, une délégation bretonne venue de Landerneau, mais aussi des allemands de Hünfeld se sont retrouvés pour rendre un hommage à toutes les victimes de cette tragique journée du 17 décembre 1914.

Après la messe dite en allemand, français et breton dans l'église d'Ovillers, le cortège, accompagné du bagad de Landerneau, des musiciens allemands de Hünfeld et du Samarobriva Pipe Band d'Amiens, s'en rendu au carré breton dans le cimetière britannique d'Ovillers La Boisselle.

  Le Samarobriva Pipe Band 

Le Samarobriva Pipe Band                     Le Bagad Bro Landerne de Landerneau

Le bagad Bro Landerne de Landerneau

 

 

 

 

 

 

Dépôt de gerbe au carré breton

Les drapeaux

 

 

 

 

  


Dépôt de gerbes au carré breton  

La cérémonie s'est poursuivie au calvaire breton d'Ovillers avec les discours des officiels et les dépôts de gerbes de fleurs. Un hommage est rendu au lieutenant Augustin de Boisanger du 19e RI avec l'évocation de l'histoire du calvaire érigé par sa famille.

Dépôt de gerbe
Les enfants d'Ovillers La Boisselle déposent une gerbe au pied du calvaire breton

Puis retraite aux flambeaux jusqu'à La Boisselle ou un moment de recueillement a lieu devant le monument aux morts.

recueillement devant le monument aux morts de La Boisselle

La cérémonie se termine par la lecture de textes et chants à l'Ilot, site resté en l'état depuis la fin de la 1ère guerre mondiale comportant d'importants  vestiges de la terrible guerre des mines qui y a sévit et ou beaucoup d'hommes du 19e régiment d'infanterie ont perdu la vie au cours de l'hiver 1914-1915.

L'Ilot
Chants et lectures à l'Ilot

Une petite vidéo réalisée par le journal "Le courrier picard". Cliquer sur la flèche pour la visionner.

18 novembre 2014

AOUT 1914

En garnison à Brest depuis 1871, le 19 ème régiment d'infanterie est composé de plus de 3000 hommes recrutés principalement dans le département du Finistere et le département des Cotes d'Armor.En 1914, la 2ème compagnie est en garnison sur l'ile d'Ouessant, la 5ème compagnie est à Crozon, la 9ème compagnie est au fort de Bertheaume, les 10ème et 11ème compagnies sont à Portzic et la 12ème compagnie se trouve au fort de Montbarrey. Le reste du régiment est à Brest dans les casernes d'Estrées, Fautras et de Kervéguen.

brest_caserne_estree

la caserne d'Estrée

Le 19 eme R.I quitte Brest le 8 Aout 1914 sous les ovations de la population Brestoise.
Voici la liste des officiers qui encadraient le 19 eme R.I au départ de Brest. (source: Les cahiers du 19eme régiment d'infanterie)

ETAT MAJOR DU REGIMENT

  • Colonel : CHAPES

  •  Chef de bataillon faisant fonction de Lieutenant-colonel : ROUSSEL

  •  Capitaine adjoint : DANO

  •  Officier-payeur : Lieutenant CORIOU

  •  Officier d'approvisionnement : Lieutenant CAMPER

  •  Médecin-Major de 1ére classe : OUI

  •  Chef de Musique : ESVAN

  • Aumônier volontaire : Abbé LE BOETTE

1er BATAILLON

  • Chef de Bataillon : DUCREST DE VILLENEUVE

  • 1 ére compagnie : Capitaine LESDOS

  • 2 éme compagnie : Capitaine MARMAGNAN

  • 3 éme compagnie : Capitaine LETOURNEUR

  • 4 éme compagnie : Capitaine ARCHAMBEAUD

  • Médecin auxiliaire : PETIT, faisant fonction d'aide major

  • Médecin auxiliaire : CHEVANNES

2 éme BATAILLON

  • Chef de Bataillon : DE LAAGE DE MEUX

  • 5 éme compagnie : Capitaine L'HELGOUAC'H

  • 6 éme compagnie : Capitaine GUERLESQUIN

  • 7 éme compagnie : Capitaine LALLEMAND

  • 8 éme compagnie : Capitaine DE LONLAY

  • Médecin Aide-major : CORRE

  • Médecin auxiliaire : ANDRIEUX

3 éme BATAILLON

  • Chef de Bataillon : NAGUET DE SAINT VULFRAN

  • 9 éme compagnie : Capitaine VENTRILLON

  • 10 éme compagnie : Capitaine MERCIER

  • 11 éme compagnie : Capitaine WOLFF

  • 12 éme compagnie : Capitaine MENGIN LE CREUX

  • Médecin Aide-major : GASPAIS

  • Médecin auxiliaire : ROCQUES

10 novembre 2014

EN ROUTE VERS LE FRONT

Le 19eme régiment d'infanterie quitte Brest le 8 août 1914. Dans les différentes gares traversées, les trains transportant le régiment sont acclamés par la foule. Dans la nuit du 9 au 10 août, le convoi passe en gare de Reims. Le 10 août, fin du voyage en train, une partie du régiment débarque à Challerange et le reste à Autry au sud de Vouziers. Ce meme jour, après une marche pénible de 15 à 20 kilomètres sous une chaleur torride, le 19e R.I s'installe à Longwé. Le 11 août, le régiment quitte Longwé pour se rendre dans les villages d'Autruche et Authe. Le 14 août, il se trouve à Osches et dans la soirée du 15 août, il cantonne a Maisoncelle. Le 16 août, le 19e R.I s'installe à Douzy ou il passe 4 jours a faire des excercices dans les champs bordant la Chiers, ainsi que des traveaux de défense sur les hauteurs de la rive droite de la Meuse. Le 21 août, le régiment quitte Douzy, traverse Pouru Saint Rémy et Pouru au Bois et passe la frontière Belge ou il est très chaleureusement accueilli par la population Belge. Le soir du 21 août, le 19e R.I cantonne dans un petit village Belge : Les Hayons. C'est au cours de cette soirée qu'il reçoit l'ordre de la IVe armée du général de Langle de Cary dont il dépends :  "Demain 22 août, la IVe armée entame son mouvement offensif vers le nord. L'ennemi sera attaqué partout ou l'on le rencontrera." "Le 11e corps d'armée opérant à l'ouest de la ligne Fays les Veneurs, Paliseul, Framont, Anloy, aura pour objectif MAISSIN."

 

6 novembre 2014

COMPOSITION DU 11éme CORPS D'ARMEE LE 22 AOUT 1914

Le 19ème régiment d'infanterie fait partie du 11ème corps d'armée commandé par le général EYDOUX, dont voici la composition à la veille de la bataille de Maissin, le 22 aout 1914.
(source: les cahiers du 19e RI)

-21ème Division : Général RADIGUET
  -41ème Brigade d'infanterie : Colonel De TEYSSIERES
      -64e R.I :Colonel BOUYSSOU
      -65e R.I :Colonel BALAGNY
  -42ème Brigade d'infanterie : Colonel LAMEY
      -93e R.I :Colonel RETET
      -137e R.I :Colonel De MAROLLES
      -5e Escadron du 2e Chasseurs
      -51e R.A.C :Colonel MORIZOT
      -Compagnie 11/1 du Génie

-22ème Division : Général PAMBET
  -43ème Brigade d'infanterie : Général DUROISEL
      -62e R.I :Colonel COSTEBONEL
      -116e R.I :Colonel ESTRABOU
  -44ème Brigade d'infanterie : Général CHAPLAIN
      -19e R.I : Colonel CHAPES
      -118e R.I : Colonel FRANCOIS
      -6e Escadron du 2e Chasseurs
-293e R.I et 337e R.I de réserve : Lieutenants-Colonels DEGREES DU LOUP et MAGNAM
-2e Chasseurs à cheval :Colonel ROUSSEL
-28e R.A.C :Colonel DARDE
-Génie de corps

En ce 22 aout 1914, le 11ème corps d'armée a le 17ème corps d'armée du Général POLINE à sa droite.
En face, se trouve la 25ème Division du 18ème corps d'armée Allemand faisant partie de la 4ème armée du duc De WURTENBERG.
Cette division est composée des 115e, 116e, 117e, 118e et 168e Régiments d'infanterie Allemands.

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(carte extraite du livre de Gabriel Hanotaux: Histoire illustée de la guerre de 1914)

Le 11ème Corps d'armée marchera sur Maissin en deux colonnes :
  -A droite, la 22ème division d'infanterie par l'est de Paliseul, Maissin.
  -A gauche, la 21ème division d'infanterie par l'ouest de Paliseul, Opont, Our, Maissin.

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5 novembre 2014

LA BATAILLE DE MAISSIN

Avant garde de la 22ème division d'infanterie, le 19ème régiment d'infanterie quitte Les Hayons le 22aout au matin. Après une courte halte à Paliseul, les 1er et 3ème bataillons marche en colonne sur la route de Paliseul en direction de Maissin, tandis que le 2ème bataillon part à droite sur la route de Framont.
Vers midi, les 1er et 3ème bataillons du 19éme R.I quittent la route à la hauteur de la ferme Bellevue et entre en colonne de sections par quatre dans le bois d'Hautmont. La, se trouve déjà le 2ème chasseurs a cheval qui, après avoir occupé Maissin tôt dans la matinée, a du se replier dans le bois d'Hautmont suite à un combat contre l'infanterie Allemande venant de Villance.

Maissin_1
(merci a C. Dumonceaux)

Le général Pambet ordonne aux 1er et 3ème bataillons du 19e R.I de ne pas bouger du bois d'Hautmont avant que les 2 groupes du 35ème R.A.C n'entrent en action. Mais cet ordre n'est pas entendu. A environ midi et demi, les tambours et clairons sonnent la charge et, drapeau déployé, les deux bataillons s'élancent en direction de Maissin, baïonnette au canon. Les 400 mètres de prairie séparant le bois d'Hautmont du village sont rapidement franchis par les premières sections. Surpris, les Allemands se ressaisissent vite et bombarde d'obus de 77, la lisière du bois d'Hautmont et la prairie. Les tirs des mitrailleuses ennemies, cachées dans le village de Maissin, font beaucoup de dégâts dans les rangs du 19eme régiment d'infanterie. En début d'après midi, alors que toute la 22ème division est engagée dans la bataille, les 1er et 3ème bataillon du 19e R.I, ayant reçu l'appui de deux groupes du 35ème R.A.C, l'un installé aux environ de la ferme Bellevue, l'autre vers la ferme de l'Almoine, luttent dans un combat de rue très meurtrier.

maissin_champ_de_bataille

Commandé par le chef de bataillon DE LAAGE DE MEUX, le 2éme bataillon qui a quitté le reste du régiment a Paliseul, a pour ordre de se rendre au moulin de Villance par la route de Framont pour couvrir l'aile droite du 19éme R.I.
Arrivé au moulin, qui se trouve sur la route de Maissin, Villance, le chef de bataillon DE LAAGE DE MEUX place ses compagnies sur trois axes différents: Maissin, Villance et Anloy.

Maissin_2

Des troupes Allemandes, venant de Maissin, tentent une attaque qui échoue.
Le chef de bataillon DE LAAGE DE MEUX décide alors d'attaquer en direction de Villance. Au cours de cette action, il est mortellement blessé et est remplacé par le capitaine LALLEMAND qui prends le commandement du 2éme bataillon.
Averti par des éclaireurs de l'arrivée de troupes Allemandes qui risquent de prendre le bataillon a revers, le capitaine LALLEMAND, qui a appris que le 118éme R.I se trouve à sa droite et que, par conséquent, il protége le flanc droit du 19éme régiment d'infanterie, considére la mission du 2éme bataillon comme remplie et décide de se replier sur Framont et ensuite de rejoindre les 1er et 3éme bataillon du 19e R.I toujours engagés a la lisière sud de Maissin.

Maissin_3

Les Allemands tentent d'opérer une percée sur le flanc droit et se rapprochent de la route MAISSIN-PALISEUL.
Vers 18 heures, deux contres attaques sont menées, l'une par environ 500 hommes des 62e RI, 116e RI et 118e RI, sous les ordres du général DUROISEL, qui avance vers le sud-ouest. La seconde, quelques centaines d'hommes commandé par le commandant VIAL du 62e R.I repousse l'ennemi au nord du bois d'Hautmont. L'ennemi, mis en difficulté, abandonne le terrain.
A la fin de cette journée du 22 aout 1914, la 21ème division occupe le plateau au nord ouest de MAISSIN, la 22ème division occupe le village. C'est la victoire.
Cependant, le général EYDOUX a l'impression d'être trop en flèche par rapport aux corps d'armée voisins, il craint l'encerclement du 11ème Corps d'Armée. Après de mortelles hésitations, il se résigne à donner l'ordre de la retraite. L'ordre de repli parvient lentement aux divers régiments, tous plus ou moins mélangés. Les unités se regroupent et se reforment à la hauteur du ruisseau de Framont.
Le 2ème bataillon du 19ème régiment d'infanterie qui se trouve à ce moment la à PALISEUL, reçoit l'ordre de s'établir à la sortie du village et de couvrir le repli du train de combat du 11ème Corps et de servir d'arrière garde à ce convoi.
Mais l'ordre de repli n'est pas parvenu aux centaines d'hommes qui combattent dans MAISSIN. Ce sont les 1er et 3ème bataillon du 19e régiment d'infanterie, avec leur commandant le colonel CHAPES, la 8ème compagnie et une section de mitrailleuses du 118e régiment d'infanterie, la 1ère compagnie du 116e régiment d'infanterie et 4 compagnies du 62e régiment d'infanterie qui vont y passer une nuit très agitée. Vers minuit et 3 heures, ils vont repousser deux attaques ennemies. A 6 heures, dans le brouillard, nouvelle attaque. Le colonel CHAPES, se sentant abandonné, donne l'ordre de rompre le combat et de battre en retraite sur PALISEUL. Le repli commence a 7 heures avec le 1er bataillon du 19e R.I qui arrive, sans rencontrer de difficultées, a BOUILLON vers 13 heures. Le 3ème bataillon du 19e R.I ne décroche qu'a 9 heures avec les hommes du 118e R.I. et du 62e R.I.

Maissin_route_de_Paliseul

4 novembre 2014

LA 1ere SECTION DE LA 3ème COMPAGNIE

La 1ère section de la 3ème compagnie, commandée par le lieutenant JOUNET, qui avait reçu l'ordre, par le colonel CHAPES, de défendre les abords de la gare de MAISSIN, ne put être informée du retrait du régiment, faute de liaison.
Le 23 aout 1914, vers 10 heures 30, encerclée par les Allemands et ayant épuisé toutes ses munitions, la 1ère section de la 3ème compagnie du 19 ème régiment d'infanterie tenta de s'enfuir en emmenant les blessés, mais il furent tous fait prisonniers et faillirent être passé par les armes dans un champ au dessus de la gare.

Maissin_gare

3 novembre 2014

LE BILAN

Maissin est dévasté.
Plus de 70 maisons ont été incendiées, les 25 maisons restantes sont gravement endommagées.
Le bétail est décimé, les récoltes ravagées.
10 habitants de Maissin ont trouvé la mort au cours de cette bataille, dont certains fusillés par les Allemands.
Partout, a perte de vue, des morts, des blessés Français et Allemands gisent sur le champs de bataille.
Coté Français, les pertes se montent a 99 officiers et 4085 sous officiers et soldats.
Les Allemands ont perdus 95 officiers et 3581 sous officiers et soldats.

2 novembre 2014

APRES LES COMBATS

Des le 24 août, les Allemands réquisitionnent tous les hommes valides de Maissin et des alentours pour enterrer les morts.
3 cimetières seront crée pour cela:
   - N° 1 : route de Transinne
   -N° 2 : près du bois Bolet
   -N° 3 : au Shiphoux
Des fosses sont creusées ou sont inhumés les morts par 20, 30 voir 40. Ont leur avaient auparavant enlevé toutes leurs pièces d'identités et bijoux (montres, bagues, portefeuilles, plaques d'identités militaires, etc...) Cela a duré 8 jours.

 

cim_maissin_2

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En 1957, les cimetières de la route de Transinne et du bois Bolet furent supprimés et tous les corps sont rapatriés au cimetière du Siphoux a Maissin. Les soldats Français reposent dans deux fosses communes renfermant respectivement 1542 et 1459 corps qui ne purent êtres identifiés à cause de l'absence de toute pièce d'identités.

cim_maissin_1

               

cim_maissin

Les 960 soldats Français qui purent être identifiés reposent dans des tombes individuelles.

cim_maissin_4

Dans ce cimetière reposent aussi 856 soldats Allemands tous identifiés, les autres victimes Allemandes auraient, d'après les dires, été soit évacués, soit incinérés.

Pour les blessés, un immense lazareth a été crée dans un champs sur la route de Transinne, face au cimetière N°1. Des milliers de blessés Français et Allemands ont été soigné dans ce lazareth.
De nombreux blessés des deux camps furent évacués et soignés dans les villages voisins de Maissin (Opont, Redu, Transinne, Libin , Saint Hubert, etc...).

1 novembre 2014

1914 - COMBATS DANS LA SOMME

Un article sur les combats du 11e Corps d'Armée dans la Somme pendant l'hiver 1914-1915 est paru dans le numéro de novembre 2014 de la revue "Uniformes". Outre le fait que cet article traite d'un sujet assez méconnu de l'histoire de la première guerre mondiale, y figure également de belles photos de l'uniforme d'un soldat du 19e régiment d'infanterie au début de la guerre avant l'apparition de la tenue "bleu horizon".

Uniformes Magazine

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