LE CASQUE ADRIAN
C'est fin aout 1915 que les soldats du 19e régiment d'infanterie vont être équipés d'une nouvelle coiffure pour remplacer leurs képis : Le casque Adrian.
Face au nombre important de blessures à la tête, il avait été fourni aux soldats, en février 1915, des cervelières. La cervelière était une sorte de calotte en métal qui se portait sous le képi et qui était peu pratique et très inconfortable.
Crée par le sous intendant militaire Louis Adrian, ce nouveau casque était conçu pour protéger les soldats des projectiles qui explosaient au dessus des tranchées.
LES AMIS DE LA CLASSE 1906
S. Leclair, que je remercie, m'a fait parvenir cette photo de soldats du 19e régiment d'infanterie prise lors de leur service militaire en 1906. Son arrière grand père, Joseph Léon Valentin Edmond DROUIN est au dernier rang, le deuxième en partant de la droite. Malheureusement, le nom des autres soldats présent sur la photo ne sont pas connus. N'hésitez pas à me contacter si vous pensez reconnaître votre aïeul sur ce cliché.
S. Leclair m'a également envoyé la biographie de son arrière grand père que je vous livre ci-dessous:
Joseph "Léon" Valentin Edmond DROUIN est né le 12 avril 1886 à La Bleure, Chauché (85). C'est une famille nombreuse de cultivateurs. Ils déménagent plusieurs fois et s'installent enfin à Treize-Septiers (85). C'est là que Léon rencontre sa future femme, Marie GILLOT (1890-1983). Les jeunes époux sont très pieux, comme la plupart des Vendéens de l'époque. Ils se marient le 9 septembre 1913 à Treize-Septiers, et s'installent avec la famille de Marie au village des Godelinières.
Lorsqu'éclate la Première Guerre Mondiale, Joseph rejoint le 293e Régiment d'Infanterie, dit "des Vendéens", basé à la Roche-sur/Yon (85). Sa femme est alors enceinte, elle accouchera d'une petite fille chétive, prénommée Marie, qui naît en décembre 1914 mais ne survit pas plus de 2 heures.
Pendant son service militaire (1907-1909), Léon avait d'abord été incorporé (classe de 1906) au 19e Régiment d'Infanterie en tant que soldat de 2e classe. Il est ensuite passé dans la réserve de l'armée, et en 1913, il est affecté au 293e RI. Il est rappelé à l'activité en août 1914 (mobilisation générale) et rejoint le corps d'armée dès le 5 août. Sa fiche militaire ne donne que peu de renseignements sur son parcours. Toutefois, des lettres envoyées régulièrement à sa "petite femme" en Vendée révèlent quelques informations précieuses. Il envoie deux ou trois cartes postales avec des photographies de soldats pendant leur entraînement "en intérieur". Il a été chargé pour un temps de s'occuper d'un cheval (au service de l'infirmerie) mais il y a eu un "incident", qui a fait que Léon a perdu la confiance de son supérieur et été changé d'affectation. Il sera finalement chargé de ramasser les blessés avec un brancard, une occupation qui n'est bien sûr pas sans risque!
C'est grâce à une permission vers le mois de février 1916 qu'il peut revoir enfin sa femme après cette longue séparation. Lorsqu'il écrit de nouveau du front (ou de l'intérieur), il semble préoccupé. Il apprend quelques mois plus tard que sa femme attend un autre enfant, mais il est inquiet, quoique résigné à son sort. Il demande à sa femme de se ménager à cause de sa "condition". Ils ont déjà perdu un enfant, il veut qu'elle se repose, qu'elle ne fasse pas trop d'efforts... La vie à la ferme, sans mari, est dure. Le père de Marie est décédé quelques mois plus tôt, les femmes doivent faire de leur mieux. L'expérience de la guerre ne lui fait pas douter de sa foi (ses lettres font constamment référence aux neuvaines, aux prières, et il inscrit souvent les initiales JMJ pour "Jésus Marie Joseph"). Il ménage sa femme tant bien que mal, ne donnant que peu de détails sur les horreurs auxquelles il a dû être confronté, racontant parfois quelque épisode de la vie de soldat, tout en admettant qu'il a parfois du mal à se concentrer ou se sentir concerné par les nouvelles de la vie civile que Marie lui raconte dans ses lettres. En juillet 1916, les lettres de Léon s'arrêtent, la dernière date du 6 juillet au soir, et il s'apprête à rejoindre le front pour une action avec son bataillon. Il répète encore qu'il fait confiance à Dieu, et s'en remet à lui quelque soit le sort qui lui est réservé. Il se trouve alors près du fort de Douaumont, près de Verdun (Meuse), et cette bataille en va-et-vient entre les Allemands et les alliés dure déjà depuis le mois de février, sans qu'aucun camp n'ait réussi à prendre le dessus. La prochaine lettre que Marie envoie à son mari lui revient. Il se passe plusieurs semaines, mais Marie apprend (probablement vers le mois d'août) que Léon a été tué au matin du 7 juillet 1916. Son acte de décès est transcrit au registre de Treize-Septiers. Son avis de décès militaire (fiche "Mort pour la France") est consultable sur le site Mémoire des Hommes.
Marie accouche en novembre 1916 d'une deuxième fille, prénommée Marie Thérèse Léontine. Celle-ci survit et finira par se marier juste après la Deuxième Guerre Mondiale. Elle aura 3 enfants.Quant à Marie, la veuve de Léon, elle portera le noir toute sa vie, ainsi que sa coiffe de vendéenne. Elle ne s'est jamais remariée.
VESTE OFFICIER
A LA GLOIRE DU 19ème DE LIGNE
1914 - 1915
Paroles de Maurice Marchand
Musique de Eugène Esvan
I
Tous sont des Celtes au coeur fort,
Des preux descendants de la race,
Dont gardera toujours la trace
Notre vieille terre d'Armor.
Qu'ils entonnent de leurs voix graves
La " Marseillaise " ou le Bardit,
Ces fils des terres de granit
Sont toujours les mêmes braves
Refrain
En avant ! fils du sol Breton
En avant ! et sus au Teuton
En avant ! au coeur de l'Espérance
En avant ! En avant ! C'est pour la France !
II
Sur son étendard sont inscrits
Des noms célèbres dans l'Histoire
Et l'étranger garde mémoire
Des temps où ses vaillants conscrits,
Servant la jeune République,
Mouraient au cri de " Liberté !"
A Jemmapes il a lutté
Le dix-neuvième héroïque.
III
Lorsque de glorieux lauriers
La Renommée encor naissante
Cernait la tête frémissante
Du plus fameux de nos guerriers,
Près du vainqueur des pyramides
Héliopolis vit se ranger,
Calmes en face du danger,
Nos bataillons intrépides.
IV
Marchant de succès en succès
Et toujours avide de gloire,
A Wagram il eut la victoire,
Sous l'Aigle du César français.
Servant toujours sans défaillance
Le dix-neuvième s'est battu
Avec une mâle vertu
Quand l'a demandé la France.
V
Aujourd'hui que de sombres jours
Ramènent la guerre abhorrée,
Maissin, Bulson et Lenharrée,
Nous nous en souvenons toujours.
Et demain, quand, victorieuse,
La France reprendra l'assaut,
Nous achèverons, le front haut
Notre tâche glorieuse !
Le 19e RI sur FACEBOOK
Le 19e régiment d'infanterie est désormais sur Facebook.
C'est ici => https://www.facebook.com/19e-R%C3%A9giment-dInfanterie-542079939329588/
5 SOLDATS DU 19e RI DONT VICTOR DERRIEN
J'ai ajouté une nouvelle photo dans l'album "Photos de groupes" qui se trouve dans la colonne de droite.
Au dos de cette photo, une petite phrase "Souvenir de votre cousin Victor Derrien".
Il pourrait s'agir de Victor Derrien, né en 1889 à Saint Bihy dans les Côtes d'Armor, qui a effectué son service militaire au 19e régiment d'infanterie de 1910 à 1912. Rappelé au 19e régiment d'infanterie par la mobilisation générale du 2 aout 1914, il est promu caporal le 8 janvier 1915. Passé au 249e régiment d'infanterie, il est tué au combat le 12 mai 1916 à Verdun, secteur de Douaumont.
N'hésitez pas à regarder l'album "Photos de groupes" ici => http://19emeri.canalblog.com/albums/photos_de_groupes/index.html , vous y reconnaitrez peut être un membre de votre famille.
KEPI DE SOUS-OFFICIER DU 19e RI
Collection Bertrand Garandeau
Voici un képi de sous-officier du 19e régiment d'infanterie. Marqué du 11e Corps d'Armée, il daterait de 1909.
Ce képi, modèle 1884, présente 3 différences avec un képi de troupe :
1) le drap est plus fin.
2) il porte extérieurement une jugulaire en fin galon doré au lieu de la jugulaire à coulisse en veau de 1,5 cm de large.
3) il possède une jugulaire intérieure, en deux parties, en cuir.
Merci à Bertrand Garandeau pour le partage de cette pièce de sa collection.
HOMMAGE
Aujourd'hui, je souhaite rendre un hommage à tous les soldats qui reposent anonymement dans nécropoles nationales militaires, ainsi qu'a ceux dont le corps n'a jamais été retrouvé et qui dorment de leur dernier sommeil dans la terre des champs de bataille.
POUR LE PLAISIR DES YEUX
Un collectionneur m'a très gentiment proposé cette photo de pattes de col du 19e RI, modéle 1877, portées par les soldats du 19e RI en 1914.
Une autre belle pièce de sa collection, un brassard de l'état-major du 11e Corps d'Armée.
Collection Bertand Garandeau
Grand merci à Bertrand Garandeau pour le partage de ces objets de sa collection.
LE SOURIRE DE L'ESCOUADE
A l'été 1916, le 19e régiment d'infanterie se trouve à Berry au Bac. C'est à cette époque que cinq camarades de la 1ere compagnie décident de créer un journal destiné à leurs compagnons de tranchée. Ce journal s'appellera " Le Sourire de l'Escouade" dont le premier numéro paraitra le 14 juillet 1916. Il aura ue existence très courte. Seul six numéros seront édités, le dernier paraissant le 25 octobre 1916 alors que le 19e régiment d'infanterie cantonne à Vassincourt en attendant de repartir une seconde fois dans l'enfer de Verdun.
Le 31 octobre 1916, sous une pluie battante, le régiment part relever le 305e RI devant le fort de Vaux. Arrivés dans ce secteur à l'aube du 1er novembre, les hommes sont pris sous un déluge d'obus de tous calibres. Devant l'absence d'abri, les soldats se terrent dans les trous d'obus, qu'ils tentent d'approfondir et de relier entre eux.
Dans un de ces trous d'obus, les cinq rédacteurs du "Sourire de l'Escouade" tentent de s'abriter de cet enfer. C'est alors que tombe un obus dans leur trou, tuant sur le coup le soldat Adolphe Brechet, le caporal Marius Bonnefous, le soldat Edmond Ledos et le sergent Marius Marouby. Le cinquième, Roger Anceaume, grièvement blessé, décèdera le 5 novembre 1916.
Avec ces cinq hommes disparu "Le Sourire de l'Escouade" éphémère journal de tranchée de la 1ere compagnie du 19e régiment d'infanterie.
Il est possible qu'il y ait eu un sixième rédacteur car, ce 1er novembre 1916, outre Adolphe Brechet, Marius Bonnefous, Edmond Ledos et Marius Marouby, un cinquième homme, Eugène Léon, a été tué à la 1ère compagnie. Se trouvait' il dans le trou d'obus qui fut fatal aux rédacteurs du "Sourire de l'escouade" ? Mystère...
A l'occasion de la sortie du livre d'André Charpentier " Livre d'or des journaux du front - Feuilles bleu horizon ", Roland Dorgelès, dans un article du Petit Parisien du 27 janvier 1936, évoque " Le Sourire de l'Escouade" :
" Parmi tous ces titres qui me viennent à l'esprit, je n'en veux retenir qu'un : Le Sourire de l'Escouade. Il a tenu trois ans, paraissant chaque fois qu'il pouvait, au repos ou en ligne, entre deux attaques. Puis, un jour, en 1917, sur une feuille bordée de noir, on a lu cet avis : " Le Sourire de l'Escouade ne paraîtra plus : ses collaborateurs ont été tués tous les cinq, devant le fort de Vaux. La fatalité les avait réunis dans un même trou où un obus les écrasa. Cinq serrés au coude-à-coude, blêmes et terreux, blaguant quand même : " Tu le mettras dans ton article... Leur dernier sourire."
A noter que dans ces lignes de Roland Dorgelès figure deux erreurs :
Le Sourire de l'Escouade n'a pas tenu trois ans mais trois mois et les membres de la rédaction ont été tués en 1916 et non en 1917.
Le numéro un du Sourire de l'Escouade est visible sur le site Gallica ici => http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040761c.image.langFR.r=Le%20Sourire%20de%20l%27Escouade
Merci à Remi Hebert pour son aide précieuse dans mes recherches sur Le Sourire de l'Escouade.