RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES A LA BOISSELLE
En parallèle de la cérémonie d'inauguration après restauration du calvaire breton dédié aux soldats du 19e régiment d'infanterie mort pour la France le 17 décembre 1914, se déroulait une opération "portes ouvertes" sur le site ou des recherches archéologiques sur la première guerre mondiale sont effectuées à Ovillers La Boisselle.
Menées par un groupe d'historiens britanniques, ces recherches ont pour but de mener une étude détaillée d'un champ de bataille de la 1ère guerre mondiale, l'étude et la cartographie du réseau de galeries, sapes et puits souterrains, vestiges de la guerre des mines et la préservation d'un lieu unique de la première guerre mondiale resté quasiment en l'état depuis la fin du conflit grâce à la volonté des propriétaires.
En 1915, ce terrain faisait partie du secteur de la 44e brigade d'infanterie. Le 19e et le 118e R.I s'y sont relayés pour garder cette ligne de front jusqu'à fin juillet 1915, date à laquelle ils ont été relevés par l'armée britannique. Hiver terrible pour les soldats bretons ! Sous les bombardements et fusillades incessants, dans le froid, ils se transforment en terrassiers et creusent tout un réseau de tranchées et boyaux qui porteront les noms de soldats tués dans ce terrain. De plus, une guerre des mines est poussée activement sur ce petit morceau du front. De nombreuses galeries souterraines sont creusées dans le sous sol en direction des lignes ennemies afin d'y placer des explosifs pour faire sauter la tranchée adverse. Les allemands font de même. Les soldats vivent dans l'angoisse permanente d'être enseveli vivant par une explosion de mine. Ces travaux de fortification du terrain et de guerre des mines seront poursuivis par les soldats britanniques.
A l'occasion de ces portes ouvertes, les historiens britanniques avait matérialisés les tranchées avec des petits drapeaux (jaune pour les franco-britanniques, rouge pour les allemandes). Par endroit, celles-ci ne sont distantes que de 35 mètres. Les noms des tranchées ainsi matérialisées était inscrit sur un panneau de bois, en haut le nom français, en dessous le nom que les britanniques ont donné à cette tranchée quand ils ont repris le secteur.
Jean Dohollou était sous lieutenant au 19e régiment d'infanterie. Il est mort des suites de ses blessures à l'ambulance 3/11 installée à Dernancourt le 5 mars 1915. Son nom a été donné à la tranchée ou il a été mortellement blessé. La tranchée Dohollou était la tranchée de 1ere ligne. Elle n'a pas été renommée par les britanniques.
Pierre Marie Jouanny était sergent au 19e régiment d'infanterie. Il a été tué au combat le 28 février 1915 à La Boisselle, probablement non loin de la tranchée qui a pris son nom. Les soldats britanniques ont renommé cette tranchée "Tummel Street".
A noter une petite erreur dans l'orthographe du nom.
Frédéric Hyacinthe Quémar était sous lieutenant au 19e régiment d'infanterie. Il a été tué au combat le 7 février 1915 à La Boisselle lors d'une attaque pour occuper les lévres de l'entonnoir produit par l'explosion de mines allemandes. Il a donné son nom à la tranchée qui se trouvait juste devant cet entonnoir. Elle été renommée "Fairmaid Street" par les soldats britanniques.
Des entonnoirs de mines ont été dégagées, ici celui du 7 février 1915.
Les chercheurs sont parvenus a localiser l'Ilot, théâtre d'âpres combats pour le 19e régiment d'infanterie.
Au cours de cette session de fouilles, les historiens et archéologues découvert et remis à jour deux entrées de galeries souterraines, une française et une britannique.
Entrée de la galerie française. On y voit les restes du boisage fait en 1915.
La prochaine session de recherches sur ce terrain à Ovillers La Boisselle aura lieu au printemps 2012.
Pour en savoir plus sur ces recherches archéologiques et suivre l'avancée des travaux, n'hésitez pas à consulter le site des historiens britanniques ici => http://www.laboisselleproject.com/fr/