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Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
Le 19eme régiment d'infanterie 1914/1918
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15 mai 2011

LE JOUR "N" APPROCHE

Après des mois de guerre de position, le général Joffre reprend l'offensive en prévoyant deux attaques sur deux fronts différents, l'une sur Arras et Neuville Saint Vaast, l'autre en Champagne.
Prévue et minutieusement préparée depuis des mois, l'attaque sur le front de Champagne a pour objectif de rompre le front allemand mais aussi de fixer l'adversaire sur le front français afin d'aider les troupes russes sur le front de l'est. Ce sont les 2e armée (dont fait partie le 19e RI) et 4e armée qui doivent attaquer en Champagne. Le jour de l'attaque, désigné par la lettre "N" approche.
Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1915, le 19e régiment d'infanterie est relevé de la première ligne par un bataillon du 22e régiment d'infanterie territorial. Les 1er et 3e bataillons partent au camp des Coloniaux, le 2e bataillon, réserve de corps d'armée, va au camp Bonnefoy.
Le mercredi 22 septembre est le jour "N" - 3. L'artillerie française commence des le matin le bombardement des positions ennemies. Cette préparation d'artillerie, qui va durer 3 jours, est sans précédent. Les moyens engagés sont énormes. L'artillerie lourde tire sur l'arrière-front ennemi, visant les cantonnements, les dépôts de munitions et d'approvisionnement ainsi que les routes, voies ferrées et gare. Les batteries de 75 ont mission de détruire les tranchées ennemies et les réseaux de fil de fer barbelé.
Au camp des Coloniaux et au camp Bonnefoy, les hommes du 19e RI sont informés que le régiment va participer à l'attaque. L'ordre du jour du général Joffre leur est lu :

Soldats de la république

Après des mois d'attente qui nous ont permis d'augmenter nos forces et nos ressources, tandis que l'adversaire usait les siennes, l'heure est venue d'attaquer pour vaincre et pour ajouter de nouvelles pages de gloire à celles de la Marne et des Flandres, des Vosges et d'Arras.
Derrière l'ouragan de fer et de feu déchainé grâce au labeur des usines de France ou vos fréres ont, nuit et jour, travaillé pour vous, vous irez à l'assaut tous ensemble sur le front en étroite union avec toutes les armées de nos alliés.
Il vous portera d'un premier effort jusqu'aux batteries de l'adversaire, au delà des lignes fortifiées qu'il vous oppose. Vous ne lui laisserez ni trêve ni repos jusqu'ç l'achèvement de la victoire.
Allez y de plein coeur pour la délivrance du sol de la patrie, pour le triomphe du droit et de la liberté.

Général Joffre

Pour les hommes du 19e RI, ce n'est qu'une demi-surprise. Ils se doutaient bien que toutes les tranchées, boyaux et places d'armes qu'ils avaient construit ces derniers temps laissaient augurer une grande offensive.
Pendant 3 jours, les hommes sont entrainés à partir à l'attaque en vagues d'assaut et à la manipulation et au lancement de grenades. Ces exercices de lancé de grenades furent d'ailleurs l'occasion d'accidents ou seront plus ou moins blessés grièvement des soldats du 19e RI.
Les hommes ont bien conscience que plusieurs d'entre-eux ne reviendront pas de cet assaut. Mais la nouvelle de la reprise de l'offensive gonfle le moral des soldats, usés par la guerre de position, qui en ont assez de leur vie de terrassiers. "Cette fois-ci, on va les battre, la guerre sera alors finie et l'on pourra rentrer à la maison." L'extraordinaire bombardement des lignes ennemies par nos artilleurs ne fait que conforter les soldats dans leur conviction de victoire. C'est un tel déluge de fer et de feu que personne ne peut y survivre.
Messe Le 24 septembre 1915, jour "N" -1, en fin d'après-midi, l'aumônier du 19e régiment d'infanterie, Ernest Keramoal dit une messe en plein-air. Son sermon très patriotique galvanise encore plus les hommes.
Vers 21 heures, le 19e RI quitte le camp des Coloniaux pour monter en première ligne. Alors qu'il faisait un temps magnifique depuis plusieurs jours, la pluie se met à tomber. Les soldats, trempés et lourdement chargés, arrivent dans la nuit et relèvent le 22e régiment d'infanterie territorial qui s'en va en deuxième ligne. Ce dernier reviendra en première ligne des que les troupes seront parties à l'assaut. Les compagnies du 19e RI sont placées dans les parallèles de départ et places d'armes dans leur ordre de départ à l'assaut.

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